Les BRICS : vers un nouvel ordre mondial non occidental

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Le groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) symbolise une nouvelle dynamique mondiale, marquée par l’émergence d’une coalition d’États non occidentaux en quête de renforcement économique et politique. Lors de leur récente réunion à Kazan, en Russie, cette alliance a montré des signes de renforcement significatif, et plusieurs autres nations se rapprochent de plus en plus de cette organisation, cherchant à diversifier leurs alliances face à l’ordre mondial dominé par l’Occident.

Illustration : Vladimir Poutine plaide pour une plateforme économique indépendante
Le président russe Vladimir Poutine a mis en avant l’idée de créer une plateforme dédiée aux BRICS pour exploiter pleinement le potentiel économique de leurs États membres. Selon lui, la prochaine vague de croissance mondiale proviendra des économies non occidentales, renforçant l’importance de construire des alternatives économiques et financières, libres des pressions des institutions dominées par l’Occident.

Dans cette optique, Poutine a évoqué la mise en place de nouveaux corridors économiques et des chaînes d’approvisionnement sécurisées. L’un de ces projets concerne un corridor traversant l’Iran, ce qui reflète l’influence croissante de la région dans l’alliance.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a souligné que « le soleil se lève à l’Est et se couche à l’Ouest », illustrant cette vision de la montée en puissance des BRICS face à un ordre mondial centré sur l’Occident. L’Iran, parmi d’autres pays comme la Turquie, l’Égypte et l’Arabie saoudite, envisage de renforcer ses liens avec cette coalition, démontrant une volonté croissante d’intégration avec les puissances émergentes.

Depuis la création des BRICS en 2009, cette coalition a évolué pour inclure des pays désireux de rééquilibrer leurs alliances internationales. Aujourd’hui, elle constitue un contrepoids stratégique, notamment pour les pays cherchant à réduire leur dépendance à l’égard des institutions financières dominées par l’Occident, telles que le FMI ou la Banque mondiale.

Les répercussions de l’expansion des BRICS sont multiples. Le sommet de Kazan a mis en lumière l’isolement grandissant d’Israël, notamment depuis l’attaque du Hamas en octobre. Plusieurs membres influents des BRICS, comme la Russie, l’Iran et la Turquie, ont exprimé leur soutien au Hamas, renforçant le sentiment d’isolement d’Israël au niveau diplomatique. Le président iranien Masoud Pezeshkian a profité de cette plateforme pour critiquer Israël et dénoncer les actions menées à Gaza et au Liban.

Le sommet des BRICS à Kazan a vu la participation de nouvelles nations aspirant à rejoindre ce bloc. La présence de la Bolivie, ainsi que de plusieurs pays du Moyen-Orient et d’Afrique, témoigne de l’influence croissante de cette alliance. Les discussions ont porté sur des accords économiques de grande envergure, notamment dans le domaine énergétique et des infrastructures. L’Iran a annoncé des négociations avec l’Arménie, soulignant une volonté d’élargir ses partenariats stratégiques.

L’évolution des BRICS marque une transformation majeure dans la géopolitique mondiale, avec l’émergence d’un bloc d’États non occidentaux cherchant à rééquilibrer les rapports de force économiques et politiques mondiaux. Ce groupe attire désormais des nations cherchant à diversifier leurs alliances, notamment face aux tensions géopolitiques croissantes, qu’il s’agisse du conflit en Ukraine, des tensions au Moyen-Orient ou des rivalités commerciales avec l’Occident. L’expansion continue des BRICS pourrait remodeler l’ordre mondial dans les années à venir.

Jforum.fr

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