Les stratégies de l’armée de l’air et les estimations contradictoires : « En Iran, on débat de l’ampleur du coup »

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En Israël, certains estiment que les Iraniens réagiront, mais il est difficile de savoir comment et quand. Aux États-Unis, d’autres évaluent que cela n’arrivera pas. À Téhéran, des discussions de haut niveau auraient eu lieu concernant la riposte, et le vice-président iranien a évoqué « le moment opportun ».

Yoav Ziton, Lior Ben Ari, Itamar Eichner | Ynet

L’opération « Yemé Techouva », qui était en réalité la réponse d’Israël à l’attaque de missiles iraniens au début du mois, a principalement ciblé les systèmes de défense aérienne les plus avancés de l’Iran. L’objectif israélien était de garantir une supériorité aérienne pour l’armée de l’air dans de futures frappes éventuelles, tout en infligeant des dommages aux usines de missiles iraniennes, et selon des sources étrangères, aux composants critiques comme les mélangeurs planétaires, éléments essentiels et coûteux pour la production de missiles iraniens. Maintenant, la balle est dans le camp de Téhéran.

Plus de 100 avions de divers types ont participé à l’opération. L’armée de l’air a également utilisé des ruses et des leurres pour pénétrer l’espace aérien iranien et a détruit des batteries de défense antiaérienne en Syrie, censées protéger l’Iran contre les incursions aériennes. Selon les estimations, il faudra encore plusieurs jours pour évaluer précisément les dommages causés par ces frappes. D’après la chaîne d’opposition iranienne Iran International, des F-35 auraient également été utilisés dans l’opération.

La question est désormais de savoir si Téhéran décidera de répondre. Les réponses à cette question sont contradictoires : des hauts responsables américains ont estimé ce soir, en conversation avec Ynet, que l’Iran ne réagira probablement pas, tandis qu’en Israël, on pense au contraire que les Iraniens riposteront – mais on ignore quand.

Reuters rapporte que, selon deux sources régionales informées par l’Iran, plusieurs réunions de haut niveau se seraient tenues à Téhéran aujourd’hui pour déterminer l’ampleur de la réponse iranienne aux frappes israéliennes. Une source a affirmé que les dégâts étaient « minimes », mais que certaines bases des Gardiens de la révolution à Téhéran et dans ses environs avaient également été touchées.

Le vice-président iranien, Mohammad Reza Aref, qui a visité le bureau du Hamas à Téhéran et présenté ses condoléances pour la mort de Yahya Sinwar, a commenté l’attaque israélienne en déclarant : « L’agresseur doit attendre une réponse. Nous répondrons au moment approprié. » Le guide suprême de l’Iran, Ali Khamenei, semble tenter de toucher le public israélien en ouvrant un compte en hébreu sur le réseau X, où son premier message était : « Au nom d’Allah le Miséricordieux ».

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a évoqué l’attaque israélienne dans plusieurs échanges, mais n’a jamais mentionné de représailles. Lors d’un entretien avec ses homologues du Qatar, de l’Arabie saoudite et de l’Égypte, il a déclaré que « l’Iran ne hésitera pas à répondre fermement à toute agression contre son intégrité territoriale et sa sécurité. La communauté internationale doit prendre des mesures immédiates et efficaces pour empêcher l’escalade de la guerre dans la région. » Il a ajouté que l’Iran « n’a pas de limites » lorsqu’il s’agit de défendre son intégrité territoriale.

De son côté, l’armée iranienne a publié une déclaration affirmant le droit de Téhéran à riposter, tout en appelant à un cessez-le-feu permanent au Liban et à Gaza. « L’Iran se réserve le droit légitime de répondre en temps voulu. Elle insiste également sur la nécessité d’un cessez-le-feu permanent à Gaza et au Liban, » indique le communiqué, interprété par l’AP comme une tentative de prévenir une escalade.

L’armée iranienne a pointé du doigt les États-Unis, affirmant que l’armée de l’air israélienne aurait utilisé un espace contrôlé par l’armée américaine en Irak, à 100 km de la frontière iranienne. Selon le communiqué, les cibles étaient des radars à la frontière dans les provinces d’Ilam, de Khuzestan et autour de la région de Téhéran. Les usines de missiles frappées n’ont pas été mentionnées.

Plus de 60 % des pilotes sont des réservistes

Des navigatrices ont participé aux missions aériennes de l’armée de l’air cette nuit, comme dans d’autres opérations similaires. Parmi les pilotes impliqués, le major-général Aviad Dagan, qui prendra bientôt ses fonctions de chef de la division des télécommunications, a également pris part aux frappes. Plus de 60 % des pilotes mobilisés pour cette opération sont des réservistes.

Un responsable israélien a déclaré plus tôt que si l’Iran décidait de riposter aux frappes de la nuit, « il s’exposerait à une réponse bien plus puissante, avec des capacités de défense affaiblies ». Selon lui, « ils sont totalement vulnérables ».

« Ce n’était pas une attaque anodine. C’est une frappe stratégique, la preuve que la peur de l’Iran est désormais du passé, » a ajouté le responsable. « Israël n’a pas cherché à ce que l’Iran minimise cet incident. Israël était prêt à une escalade, mais les Iraniens ont préféré se replier. Le régime tente de minimiser l’impact de cette attaque. Maintenant, ils vont essayer de raconter des histoires, mais ils connaissent la vérité. »

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