Frapper Téhéran via Beyrouth et Gaza

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Frapper Téhéran via Beyrouth et Gaza : démanteler la confiance iranienne

Dans un contexte de bouleversements géopolitiques au Moyen-Orient, l’influence des organisations mandataires de l’Iran semble vaciller, ce qui pourrait affecter de manière significative la position stratégique de Téhéran vis-à-vis d’Israël. Selon un ancien conseiller à la sécurité nationale israélienne, le réseau d’alliés de l’Iran dans la région montre des signes de désintégration. Cette évolution pourrait offrir à Israël une opportunité de neutraliser les menaces posées par ces groupes et de mettre la pression sur le programme nucléaire iranien.

Le guide suprême iranien, Ali Khamenei, a récemment fait une déclaration provocante, affirmant que l’attaque de l’opération « Déluge d’Al-Aqsa » avait repoussé Israël de 70 ans dans le passé. Pourtant, cette déclaration, tweetée en hébreu, contraste avec l’inquiétude palpable du ministre iranien du Pétrole, qui, pendant ce temps, se concentrait sur la sécurisation des infrastructures pétrolières face à d’éventuelles frappes israéliennes. Ce décalage met en lumière les tensions internes et les vulnérabilités du régime iranien.

Un an après l’escalade du conflit, la réalité régionale met en évidence les limites de la stratégie de l’Iran. Plusieurs de ses bastions clés autour d’Israël sont en déclin, tandis que ses mandataires au Yémen, comme les Houthis, subissent également des revers importants. En plus de ces échecs militaires, ces groupes mandatés par Téhéran agissent désormais comme des agents de déstabilisation, ternissant encore plus l’image de l’Iran aux yeux de la communauté internationale et des populations locales.

La complexité de la situation pour l’Iran réside dans le fait que sa stratégie initiale visait à éviter des confrontations directes. Cependant, la guerre par procuration s’est transformée en un bourbier dans lequel Téhéran se trouve de plus en plus impliqué. En fournissant armes et financements à ses alliés, l’Iran se retrouve entraîné dans des conflits qu’il souhaitait éviter. Cela intervient à un moment où ses capacités économiques et militaires sont déjà sous pression, notamment en raison des sanctions internationales et du soutien indéfectible des États-Unis à Israël.

Du point de vue israélien, cette conjoncture offre une opportunité stratégique. Bien qu’Israël n’ait pas initié ces affrontements, son objectif reste de démanteler le réseau de menaces qui l’entoure, affaiblissant ainsi non seulement les mandataires, mais également le régime iranien lui-même. Dans cette optique, Israël pourrait exploiter la situation pour freiner le programme nucléaire iranien, tout en se préparant à une éventuelle intensification des hostilités si Téhéran venait à augmenter la fréquence de ses attaques.

La réponse d’Israël à cette dynamique complexe ne se précipite pas. En maintenant une posture de vigilance sans riposter immédiatement, l’État hébreu permet à l’économie iranienne de s’effondrer encore davantage, augmentant ainsi la pression interne sur le régime. Une telle approche laisse également du temps pour coordonner les actions avec les États-Unis, tout en conservant une certaine indépendance stratégique.

En parallèle, l’opération militaire israélienne au Liban, visant principalement le Hezbollah, cherche à garantir la sécurité de ses frontières nord. Pour cela, Israël cherche à éliminer toute menace immédiate, qu’il s’agisse de tunnels d’infiltration ou d’attaques antichars, en créant une zone tampon sous son contrôle. Cette tactique, semblable à celle adoptée par la Turquie en Syrie, est largement vue comme une solution efficace pour prévenir de futures attaques tout en consolidant la sécurité régionale.

Les récents succès militaires israéliens contre le Hezbollah ont permis à Israël de renforcer sa position diplomatique sur la scène internationale. Bien que le désarmement du Hezbollah soit une priorité, Israël n’envisage pas pour l’instant de s’impliquer directement dans la stabilisation du gouvernement libanais. Son objectif principal reste la sécurité et la réduction des menaces immédiates.

Alors que le conflit se poursuit, Israël continue de s’adapter à la situation. Comme l’a rappelé récemment le ministre de la Défense israélien, toute attaque contre l’Iran serait « précise et mortelle ». Cette posture, mêlant discrétion et détermination, vise à maintenir une pression constante sur Téhéran tout en préservant l’ambiguïté sur les actions futures. Israël cherche ainsi à renforcer sa sécurité tout en limitant les provocations directes qui pourraient précipiter une guerre à grande échelle.

L’enjeu pour Israël est clair : neutraliser les menaces à ses frontières et affaiblir les ambitions nucléaires de l’Iran, tout en profitant de l’affaiblissement de l’influence régionale de ce dernier. Cependant, la situation reste fluide, et l’avenir immédiat sera déterminant pour la sécurité et la stabilité du Moyen-Orient.

Jforum.fr

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