La fin de l’ère Netanyahou ? Que nenni ! Sa’ar revient, Ben Gvir neutralisé – et le Premier ministre obtient la paix politique

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Malgré les clichés récurrents, Netanyahou réussit encore une fois à surprendre et à renforcer sa position. Gideon Sa’ar revient avec un mouvement politique qui modifie l’équilibre des forces. Cette adhésion garantit non seulement une majorité stable jusqu’en 2026, mais réduit également le pouvoir de négociation du ministre de la Sécurité nationale. Netanyahou prouve une fois de plus sa capacité à surmonter les crises.

Yehuda Schlesinger 

Le bouleversement politique de Netanyahou : il n’y a pas de cliché politique plus éculé que « la fin de l’ère Netanyahou ». Pendant des années, ses adversaires dans les médias et la politique ont souvent utilisé cette expression : parfois après des élections sans issue, parfois face aux accusations portées contre lui, face à une pandémie mondiale, à un soulèvement autour de la réforme judiciaire ou après la plus grande tragédie de l’histoire du pays.

Le dernier drame, le massacre du 7 octobre, semblait être celui qui mettrait fin à la carrière de Netanyahou. Il semblait impossible de se remettre d’un tel échec, après 15 ans d’une conception erronée et d’un trou béant avec des descriptions apocalyptiques de ce qui s’est passé dans les kibboutzim. Même des hauts responsables du Likoud pensaient que c’était la fin. L’ère Netanyahou était terminée.

Les coups portés au Hezbollah ont redonné des couleurs à Netanyahou

Ces derniers mois, avec l’effondrement de Gaza, une campagne diplomatique réussie, une série d’erreurs de l’opposition, et surtout les deux dernières semaines marquées par des coups sévères portés au Hezbollah, Netanyahou et ses partisans ont retrouvé des couleurs. L’adhésion de Gideon Sa’ar leur donne non seulement un regain d’énergie, mais aussi des voix supplémentaires qui assureront la stabilité du gouvernement et de la coalition jusqu’à la date prévue des élections en 2026.

Il y a seulement une semaine, on pensait que Gideon Sa’ar rejoignait le gouvernement en échange du poste de ministre de la Défense. C’est partiellement vrai. Son adhésion n’était pas destinée à écarter Galant, mais plutôt à neutraliser le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir.

Ben Gvir pouvait rendre la vie impossible à ses collègues de la coalition

La rentrée parlementaire prévue après les fêtes aurait pu provoquer une nouvelle série de coups politiques au sein de la coalition, avec un risque réel de dissolution. Derhy contre Ben Gvir, Smotrich contre Ben Gvir, Ben Gvir contre le Likoud. Pourquoi ? Parce que Ben Gvir en avait le pouvoir. Avec le budget à l’horizon, Ben Gvir aurait pu rendre la vie difficile à ses collègues de la coalition, exigeant des lois et des budgets pour ses divers ministères. Il ne les laissait pas respirer.

L’arrivée de Sa’ar neutralise d’un coup cette capacité de menace. Même sans lui, il y a une majorité. Désamorcer la menace Itamar Ben Gvir donne à la coalition une bouffée d’air et apporte de la tranquillité à la scène politique.

Revenus avec la queue entre les jambes

Pendant des années, Sa’ar et Elkin étaient considérés comme les esprits les plus brillants de la politique israélienne, des stratèges parlementaires redoutables. Chaque mouvement de Sa’ar était interprété comme un coup de maître, mais ce dernier mouvement, ils préféreront peut-être ne pas l’inscrire dans leur biographie.

Ils ont quitté le Likoud en grande pompe avec l’ambition de prendre la tête du gouvernement, et y sont revenus avec la queue entre les jambes. Ils se sont retrouvés dans une position sans pouvoir, incapables de revenir dans l’opposition, et pour l’instant sans portefeuilles ministériels significatifs.

Le mouvement s’est concrétisé après que Sa’ar a envoyé la semaine dernière des signaux indiquant qu’il était prêt à rejoindre la coalition même sans le ministère de la Défense. Pour l’instant, il n’intègre pas non plus le Likoud.

Hier soir, les deux hommes ont enregistré une déclaration conjointe. Netanyahou a déclaré : « Avec le début de la guerre, j’ai immédiatement agi pour former un gouvernement aussi large et stable que possible. C’est pourquoi j’ai grandement apprécié l’adhésion de Benny Gantz et Gideon Sa’ar au gouvernement, et j’ai regretté leur départ. Pour la même raison, j’apprécie que Gideon Sa’ar ait répondu à ma demande et accepté de revenir au gouvernement aujourd’hui.

« Ce geste contribue à notre unité interne, ainsi qu’à notre unité face à nos ennemis. Lors des réunions du cabinet politico-sécuritaire, j’ai été impressionné par la vision globale de Gideon Sa’ar et par sa capacité à proposer des solutions créatives à des problèmes complexes. À plusieurs reprises, nous avons partagé la même vision sur les actions à entreprendre. Ce n’est pas un secret que nous avons eu par le passé des différends, mais depuis le 7 octobre, nous avons laissé tout cela derrière nous. »

Sa’ar a déclaré : « Je rejoins le gouvernement à ce stade sans accord de coalition, mais avec une vision politique claire et un patriotisme fervent pour notre peuple. Avec le Premier ministre Benjamin Netanyahou, j’ai eu des années de collaboration et de coopération étroite et positive, ainsi que des années de rupture politique et personnelle. Croyez-moi, chers citoyens d’Israël, depuis le matin du 7 octobre, tout cela n’a plus aucune importance pour moi. Dans le gouvernement actuel, nous avons travaillé ensemble de manière pragmatique et sans ressentiment. Nous avons maintenu le contact par la suite. Nos discussions ont porté sur la guerre et ses divers aspects. Nous avons trouvé un large terrain d’entente. Je crois que nous pourrons travailler ensemble, côte à côte. »

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