Roch Hachana et les biepers qui volent en éclats…

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Autour  de la table de Chabbath, n° 456 Nitsavim Vayélekh

Ces paroles de Tora seront lues et étudiées pour la refoua cheléma de Béhor ben Gamila famille Chéhowah

Roch Hachana !

Cette semaine c’est la dernière ligne droite avant Roch Hachana. Les communautés ashkenazes vont rejoindre leurs frères sefarades pour dire dimanche prochain, de bon matin, les Selih’oth dans lesquelles nous disons : « Notre corps T’appartient et aussi notre âme, ait pitié de Tes créatures« . C’est à dire qu’avant de demander le pardon on se rappelle d’un axiome de base : notre vie dépend du Ribono chel ‘Olam et notre âme n’est qu’un dépôt dans nos mains. Si ce message est bien intégré alors nos Mitsvoth seront beaucoup plus aisées à accomplir tout au long de l’année. Et comme la Tora est grande (il existe 613 Mitsvoth et grosso-modo 80 qui sont applicables de nos jours car la majeure partie des lois dépend de l’époque du Mickdach et des lois des sacrifices) Hachem nous a donné dans sa grande bonté la possibilité de réparer le passé, en particulier durant la période de Roch Hachana et Kippour.

Seulement le jour de Roch Hachana, le Ma’hzor (livre de prière) ne mentionne pas une seule fois nos fautes. A Roch Hachana il est question uniquement de faire régner la Royauté de Hachem. Notre travail, spirituel, lors de ces jours solennels est de faire régner Hachem sur nous et de l’accepter comme notre Roi. Une manière de le faire est de comprendre que notre vie est dirigée depuis le Ciel. Savoir que toutes nos réussites ne sont pas dues, par exemple, à notre sens aigu des affaires ou que les portables-biepers qui explosent comme par enchantement ne sont pas uniquement dus à l’intelligence et à l’audace formidable des gens du Mossad mais c’est Hachem qui a choisi de récompenser (dans le premier cas) ou de punir les mécréants (dans le second). Et si, au grand jamais, les choses ne tournent pas si bien, c’est aussi la volonté de Hachem qui s’exerce dans notre vie (des fois, pour laver nos fautes ou pour nous donner une plus grande part dans le monde à venir).

Le Ben Ich Haï, que son souvenir nous protège, enseigne une belle allusion à ce sujet. Il est écrit dans la halakha que le Chofar (clairon) de Roch Hachana doit être suffisamment grand pour que même si l’officiant le tient dans sa main, la communauté puisse voir les deux extrémités : l’embouchure et la sortie du Chofar (voir Rambam H.Chofar 1.5). Le rav enseignait qu’à Roch Hashana l’homme doit prendre exemple sur ce Chofar. Des fois l’homme est à son apogée (à l’image de la sortie du Chofar qui est large), il mérite une grande bénédiction dans sa vie. Or à ce moment on a la mauvaise tendance de penser que c’est grâce à notre perspicacité qu’on mérite une telle Berakha. Cependant l’homme avisé devra se rappeler que c’est Hachem qui lui donne la réussite et la petite embouchure (du Chofar) symbolise que Hachem peut d’un seul coup « rabaisser les orgueilleux et relever les humbles (Tehilim 113.7). Et si au contraire la vie n’est pas toute rose, il faudra garder espoir et examiner le Chofar en comprenant que s’il est vrai qu’au départ il existe une petite embouchure, la fin s’élargit. Donc on ne perdra pas le moral.

Dans la paracha Nitsavim il est décrit avec force et détails la fin des temps avec l’épreuve de la Galout (l’exil) et que finalement Hachem nous fera revenir en Terre sainte. Cependant une des conditions à ce retour, c’est la Techouva, pas seulement des Tsadikim qui sont au Beth Hamidrach à Raanana au Collel du rav Asher Brakha-Bénédict chlita à longueur de journée, par exemple, mais aussi de tous les gens éloignés. « Car cette Mitsva (la Techouva) n’est pas éloignée de toi… Elle est proche de toi dans ton cœur et dans ta bouche » (30.11/13).

En créant la Techouva, Hachem laisse une porte ouverte pour réparer le passé. Le Messilat Yecharim enseigne que le repentir est en soit un grand ‘Hidouch : faire que l’action mauvaise passée soit gommée des annales. Par exemple celui qui a craqué devant un Cheese burger sur les Champs-Elysées alors qu’il avait eu un coup de déprime après le 7 octobre dernier, afin d’effacer cette faute, il devra s’attrister sincèrement de son action : comment ai-je pu aller contre mon D’ qui me soutien depuis 50 ans déjà à longueur de journées ?! La regretter et ne plus recommencer à l’avenir.

On posera une question sur ce phénomène de Techouva. Puisqu’on peut gommer le passé, alors pourquoi existe-t-il les corrections (skila, sréfa, makoth, etc.) d’après la Tora ? Par exemple le fait de manger, lo ‘alénou, de la viande cuite avec du fromage : c’est transgresser l’interdit de manger de la viande avec du lait et c’est passible de 39 coups de fouet dans le cas où il y a deux témoins et qu’il soit jugé devant un Beth Din de 23 juges. Et je tiens à rassurer mes lecteurs : même si les partis religieux l’emportent en Erets dans les 10 prochaines années à venir et si le Machia’h n’est pas encore arrivé, et je pense sincèrement qu’il est très proche, les punitions corporelles ne pourront pas être appliquées car il faut le Sanhédrin dans Jérusalem reconstruite. Or, il existe un principe : tout interdit qui est suivit par une Mitsva qui vient réparer la faute (lav hanitak le’assé) n’est pas punissable. Par exemple voler son prochain (à partir de 3 centimes d’euros…) c’est interdit par la Tora. Or le vol est une Mitsva négative (de ne pas faire) qui est suivi par la Mitsva de rendre le fruit du vol à son propriétaire (veHéchiv eth hagzéla). D’une manière générale, celui qui transgresse une Mitsva négative doit recevoir 39 coups de fouet. Donc normalement tout voleur prit en flagrant délit de vol d’un paquet de chewing-gum de la petite épicerie du quartier devait écoper au final de gros maux de dos… Or, puisque la Tora écrit « vehéchiv eth hagzéla » il est toujours possible de rendre le paquet à l’épicier et d’annuler la faute (et ne pas recevoir des coups de fouet). D’après cela, il faudra comprendre cette énigme : pourquoi existe-t-il des punitions puisqu’il est écrit dans notre paracha la Mitsva de la Techouva qui annule la faute devant D’ ?

Je vous propose une réponse donnée par mon gendre rav Yossef Haïm Kook néro yaïr, à savoir que si la Tora enseigne que pour telle faute il faut recevoir telle sentence, celui qui viendrait à faire Techouva (repentir sincère) ne le rendrait pas pour autant quitte de la punition car cette dernière fait déjà partie de son processus de repentance. Car lorsque Hachem indique que pour telle faute il faut recevoir tel châtiment, tout repentir ne pourra pas effacer la sanction, car la peine fait partie de sa Techouva. A cogiter… (Et si mes lecteurs ont d’autres idées sur la question je serais ravi d’en prendre connaissance : vous connaissez mon mail).

LE SIPPOUR

Pourquoi attendre une année entière pour faire Techouva ?

Notre histoire est rapportée par le regretté rav Yaguen zatsal. Il s’agit d’un Avrekh Tsadik, le rav Yossef à Jérusalem qui racontait une histoire tout à fait spectaculaire se déroulant entre Paris et Ramat Gan ! Le rav Yossef est un homme qui n’a peur de rien pour promouvoir le judaïsme. Il va partout dans le pays où coulent le lait et le miel pour diffuser la voix de la Tora. Une fois il prit le bus en direction de Ramat Gan et arriva dans l’après-midi dans l’artère principale de la ville (Jabotinsky). La première des choses qu’il fit c’est de se rendre dans la synagogue la plus proche: c’était un Beth Haknesset de rite marocain. Un écriteau prévenait le public qu’à 5 heures la prière de Min’ha avait lieu. Il attendit patiemment l’arrivée du gabay. Vers l’heure dite arriva un grand gaillard vêtu d’un short et de tatanes (nu pied) avec une chemise largement ouverte : c’était le gabay (secrétaire), il s’appelle Jacques ! Ce dernier dévisagea rav Yossef et lui dit de but en blanc : «Vous savez, ici on ne demande pas de Tsedaka aux fidèles !» Rav Yossef acquiesça mais demanda s’il pouvait dire un mot de Tora entre Min’ha et ‘Arvit. Jacques dit : « En aucune façon ! Ici on vient pour prier et pour rien d’autre !» Rav Yossef demandera quand bien même d’être l’officiant, ce que le gabay accepta. A l’heure dite le public commença à se regrouper et la prière commença. Reb Yossef dit toute la prière avec beaucoup d’application mot à mot depuis « Patah Eliyahou », les Korbanoth jusqu’à la ‘Amida, comme les bons Juifs d’origine marocaine savent tellement bien le faire ! A la fin, rav Yossef demanda à nouveau de dire un petit mot et cette fois Jacques permettra. Notre Tsadik dit un court discours : « Il est marqué dans la Tefila : Zoréa tsedakoth, matsmia’h Yechou’oth et boré refouot» /Hachem fait germer de la Tsedaka (de l’homme), en fait sortir de la délivrance et finalement guérit les malades » et expliqua rav Yossef : « Des fois il peut s’agir d’un Juif athée qui a fait une fois dans sa vie une Tsedaka. Or comme il est plein de fautes, sa Mitsva ne monte pas au Ciel. Seulement Hachem la conserve jusqu’au jour où notre homme en aura besoin : par exemple cet homme fait Techouva mais après un certain temps tombe malade. C’est alors que Hachem ressort la Mitsva qu’il a faite dans le passé et le sauve de la mort. C’est le mérite de sa Tsedaka qui le sauve !» A peine a-t-il fini son Dvar Tora que Jacques l’interpelle en disant que cela s’applique EXACTEMENT à lui, et qu’il tient (après ‘Arvit) à lui raconter son histoire personnelle. Après la prière, Jacques se tourne vers reb Yossef et lui raconte son histoire assez époustouflante : « Il y a quelques années en arrière j’habitais Paris et j’étais coiffeur. A l’époque j’étais à des années lumières de toute pratique, je coiffais même les femmes (comme on le sait bien, un homme n’a pas le droit de toucher aucune dame si ce n’est sa femme !). Une fois est entré dans la boutique un «religieux» qui m’a demandé de l’aide car il n’avait rien à manger pour Chabbath. Je ne sais pas ce qui m’a pris mais pour la première fois de ma vie j’ai ouvert ma caisse et je lui ai tendu toute ma recette du jour. Il est sorti en me remerciant. Quelques jours plus tard une cliente habituelle est entrée dans le salon pour se faire coiffer. Après avoir fait mon travail elle reste sur le siège et ne veut pas bouger. Je lui dis qu’il faut partir car je ne fais pas deux coupes pour le prix d’une. Elle me répond : « Je veux me marier avec toi !» Je lui dis : « C’est impossible ! Tu es une française et moi je suis juif. Tu n’as qu’à te marier avec un français comme toi ». A l’époque j’étais très éloigné, mais cela pour tout l’or du monde je ne l’aurais pas fait (comme quoi, il lui restait quelque chose de la Dafina qu’il avait mangée chez ses parents le Chabbat). Cette femme continuera et dévoilera : « Tu sais, je suis une femme très riche, tout ce que je veux je peux l’avoir, seulement je tiens à une chose dans ma vie : me rapprocher du Créateur du monde afin de Le servir. Or je sais une chose, c’est uniquement si j’arrive à me marier avec un Juif que j’arriverais à me rapprocher de Lui (pour les besoins de notre bulletin on est obligé de dire que les choses ne sont pas si tranchées…On peut accéder à la Tora et au monde futur sans pour autant se marier). Je lui dis alors que je n’étais pas du tout religieux. Elle me répondit : ce n’est pas grave, je commence à faire une conversion et on se marie ensemble dans une entente mutuelle : je fais ce que je veux et toi tu fais ce que tu veux et je ne te ferai aucune réflexion. Es-tu d’accord? Je répondis que oui… »

Après sa conversion en bonne et due forme nous nous sommes mariés… Les années passèrent, ma femme priait une bonne partie de la journée tandis que moi, je ne faisais ni le Chabbath, ni la prière, en un mot un grand incroyant. Ma femme Tsadéketh m’a même acheté des Tefilinnes (mehoudarim, par un bon sofer qui sait écrire ashkénaze et séfarade…) mais jamais je ne les ai mises. Une fois, un matin alors qu’il était 7h30, je m’apprêtais à partir au salon, ma femme déposa alors devant moi mes Tefilinnes en me demandant de les mettre. A ce moment j’ai poussé une colère j’ai pris les Tefilinnes et les ai jetées par la fenêtre dans la rue. Ma femme a poussé un cri, courut et elle les ramassa. Comme ma femme s’est souvenue de la condition de notre mariage elle me demanda pardon et je suis allé au travail. Toute la journée, elle pria, jeûna et lut les Tehilim. A mon retour je n’ai rien dit, j’ai dormi et durant la nuit j’ai fait un rêve. Je me voyais sur le balcon tandis qu’il y avait une grande fissure sur le mur. Le balcon était prêt à s’effondrer tandis que ma femme était de l’autre côté avec les enfants. Je commençais alors à crier et appeler ma femme à la rescousse, sans réponse. Fin du rêve. Le matin je pars comme d’habitude au boulot. Seulement lorsque je me dirige vers ma voiture, voilà que je sens mes forces me quitter et je m’écroule par terre. Un grand gaillard comme moi qui n’arrive pas à bouger le petit doigt de la main. Les amis autour de moi le prennent à la rigolade mais finalement ma femme arrive et prévient l’ambulance. Ce même jour j’ai fait huit visites d’hôpitaux et dans chacun on a procédé à toutes sortes d’examens etc… : tout était OK mais mon corps ne répondait pas. Je fus alors hospitalisé, et ce pendant… une année entière. Ma femme Tsadéketh avait mis à mon service quatre infirmières, de plus elle venait à mon chevet presque tous les jours avec un journal et des sucreries… J’ai mis un an pour faire le rapprochement entre mon mal et les Tefilinnes. Au bout d’un an, à la même date jour pour jour de l’épisode des Tefilinnes, la veille j’ai dit à ma femme qu’elle m’apporte pour le lendemain mes Tefilinnes et que je les mettrai ! Ma femme a pleuré d’émotion car elle savait depuis le départ que ma maladie était due à cela. La nuit même (!) à nouveau je fis un rêve : cette fois-là, le balcon était ressoudé, la famille et ma femme étaient à mes côtés. Quand je me suis réveillé le matin j’ai compris que ma maladie était terminée, que bientôt je sortirai de l’hôpital. Les infirmières n’y croyaient pas, mais moi, je leur disais : « mes Tefilinnes sont bien posées sur ma tête, le balcon est en place avec ma famille, c’est fini je suis guéri ». Effectivement, quelques jours après, notre Jacques sort de l’hôpital, avec des Tefilinnes et surtout une nouvelle tête et un nouveau cœur. Il a fallu douze mois afin qu’il comprenne la cause de son malheur. Comme quoi Hachem est bien Miséricordieux avec les pécheurs…et attend patiemment leur repentir.

Chabbath Chalom et Ketiva ve’Hatima Tova pour les Rabbanim, Avrékhim, Ba’houré Yechiva, mes lecteurs et toute la communauté d’Israël. Que l’on mérite d’être inscrit dans le livre de la vie avec les Tsadikim pour une année pleine de bénédictions et de joies avec Yerouchalayim reconstruite !

David GOLD

Tél : 00972 55 677 87 47

E-mail : dbgo36@gmail.com

Une bénédiction à mon Roch Collel et à son épouse le rav Acher Brakha-Bénédict chlita pour toute son action de propagation de la Tora en Terre Sainte.

Une tefila afin que Hachem fasse revenir tous les captifs de la communauté sains et saufs , et la protection du Clall Israël.

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