Dans notre vie quotidienne, nous sommes perpétuellement actifs : nous travaillons, faisons des courses, accomplissons les Mitsvoth, prions les Tefiloth, entretenons des relations sociales, et bien d’autres choses encore. Dans ce tourbillon incessant, il est possible de ne pas toujours être conscient qu’une voix intérieure nous parle et nous transmet des messages. Ces messages ont un impact considérable sur notre comportement, nos émotions et nos pensées.
Cette voix intérieure peut être bienveillante et encourageante : « Tu es formidable ! », « Tu es capable de réussir ! », « Allez, lance-toi, tu vas y arriver ! », « Tu possèdes de belles qualités ! », « Tu es apprécié ! » Cependant, elle peut parfois aussi être critique et démoralisante : « N’essaie même pas, tu vas échouer ! », « Ce que tu dis n’a aucun intérêt ! », « Tu n’es pas à la hauteur ! », « Tu es incapable ! »
Prenons l’exemple de Yossi, qui a du mal à se lever le matin malgré ses efforts pour être ponctuel au Beth Haknesseth. Naftali voit ses amis discuter ensemble et aimerait les rejoindre, mais il n’ose pas. Eli rencontre des obstacles dans sa carrière et ne comprend pas pourquoi. Très souvent, ces blocages sont causés par des voix intérieures qui nous freinent en nous disant de manière convaincante : « À quoi bon se lever ? Que fais-tu de tes journées ? Tu sais bien qu’aujourd’hui tu vas te lever, mais demain encore, tu échoueras ! », « Ne te mêle pas de la discussion, tu déranges et n’intéresses personne ! », « Ce n’est pas pour toi ! Tu n’es pas capable, surtout ne prends pas de risques ! »
Eitan, quant à lui, essaie de servir Hachem avec sérieux et de construire sa famille. Pourtant, il ressent constamment que ses efforts ne sont pas suffisants, qu’il est un mauvais mari et un mauvais père. Malgré ses efforts dans sa ‘Avodath Hachem, il a toujours l’impression qu’il pourrait faire mieux, et il regrette de ne pas fournir davantage d’efforts. Même en essayant de se concentrer davantage dans la prière et d’être méticuleux dans l’accomplissement des mitsvoth, il ne peut se défaire du sentiment de ne pas être à la hauteur.
Essayons de parler à Eitan et de l’écouter : « Il doit être difficile pour toi, Eitan, de vivre ainsi. Chaque fois que tu fais quelque chose de bien, que ce soit dans ta ‘Avodath Hachem ou dans ta vie quotidienne, c’est comme si des coups de massue s’abattaient sur toi, t’affaiblissant et te vidant de ton énergie sans vraiment t’aider à avancer. Eitan, prenons l’exemple du moment où tu termines ta prière au Beth Haknesseth. Arrête-toi un instant et écoute ce qui se passe en toi. Entends-tu une voix intérieure qui te parle ? »
Eitan répond : « Oui ! J’entends une voix intérieure qui me dit : ‘Tu es vraiment nul ! Tu vas au Beth Haknesseth, mais tu n’arrives pas à te concentrer pendant toute la ‘Amida ! Tu pensais aux courses que tu devais faire. C’est cela qui est important pour toi ! Tu es nul ! Et puis, tu es allé au Minyan de 7 heures alors que tu sais bien que tu aurais pu te lever pour le Minyan du Nets !’ »
Beaucoup d’entre nous sont confrontés à des voix intérieures qui nous rabaissent et nous critiquent. Généralement, ces voix proviennent d’influences rencontrées au cours de notre développement, dans notre enfance, par des personnes importantes telles que nos parents, nos enseignants, nos frères et sœurs. Ces messages ont été intégrés comme faisant partie de nous. Parfois, ces critiques n’étaient pas destinées à nous ou étaient formulées différemment, mais notre esprit les a enregistrées comme des critiques à notre égard. Parfois, ces critiques étaient formulées avec de bonnes intentions, mais en pratique, elles ne sont pas bénéfiques. Il arrive également qu’une critique, destinée à un comportement précis, soit interprétée par notre esprit comme une critique de notre personne entière, nous définissant comme mauvais.
Continuons avec Eitan : « Tu sais, Eitan, se concentrer pendant la ‘Amida est très important et chacun doit s’efforcer de s’améliorer dans ce domaine. Cependant, les voix intérieures que tu entends ne sont pas là pour t’aider à avancer, mais pour te freiner. Essaie de déterminer quelle figure se cache derrière cette voix et quel est son ton. Est-elle empreinte d’amour et de bienveillance, ou s’agit-il d’un regard sévère et dépréciatif ? »
Lorsqu’un parent souhaite faire progresser son enfant, il doit le faire avec amour et chaleur. Cela doit se faire uniquement lorsque l’enfant ressent que le parent reconnaît ses qualités et ses efforts. Le parent doit également tenir compte des difficultés rencontrées par l’enfant dans l’effort exigé. Lorsque ces éléments sont pris en compte, la critique peut être bénéfique. Sinon, l’esprit de l’enfant percevra cette critique comme une attaque à son être, ce qui peut l’affecter tout au long de sa vie et influencer sa perception de lui-même et sa confiance en soi.
Pour se sentir mieux dans notre peau, avoir confiance en nos capacités, et nous sentir dignes de respect, nous devons reformuler et réorienter ces voix. Bien que nous ne puissions pas ignorer ou contrer ces voix, nous pouvons apprendre à les gérer avec maturité pour qu’elles nous guident plutôt que de nous freiner.
« Eitan, je comprends que ces voix ne concernent pas seulement ta prière, mais qu’elles sont présentes dans de nombreux aspects de ta vie. Identifie-les et observe leur impact. Jusqu’à présent, tu n’avais pas remarqué leur présence. Prête attention à ces voix. Essaie de visualiser qui se cache derrière elles. Quel est leur ton et leur regard ? Que ressens-tu lorsque ces voix te transmettent leur message ? Parlerais-tu ainsi à quelqu’un d’autre, à ton propre enfant ? Ces voix te disent souvent que tu es incapable, mais sache que ce n’est pas la vérité. Il est crucial que tu reconnaisses tes propres qualités et sois fier de tes efforts.»
Trop souvent, nous sommes involontairement dirigés par des voix intérieures qui nous bloquent et nous épuisent. Il est crucial de ne pas rester dans cette situation. Hachem nous a confié un rôle dans ce monde, et il est de notre responsabilité de le remplir au mieux. Pour ce faire, il est essentiel d’être bien avec soi-même et de reconnaître ses qualités exceptionnelles.
Plutôt que de mener une guerre contre ces voix, il convient de les identifier et de les distinguer de notre véritable personne. Nous devons les reconnaître et en rechercher la source. Dans certains cas, nous découvrirons que le message de ces voix est juste et que nous aurons intérêt à l’adopter. Il sera alors utile de l’intégrer comme une voix venant de notre propre désir de progresser positivement vers Hachem.
Cependant, si ce message persiste sans entraîner de réels changements en nous, on comprendra que cette voix ne nous appartient pas et que son message n’est pas adapté à notre véritable essence. Si ces voix ne sont pas bénéfiques, nous pourrons alors leur répondre : « Je vous reconnais, vous êtes les voix de telle ou telle personne ! Vous exprimez des choses qui ne sont pas vraies. En réalité, Hachem m’a doté de qualités magnifiques et m’aime. Chaque effort que je fournis est précieux. Je ne suis pas encore parfait, mais je suis conscient de mes faiblesses légitimes et chaque jour, je fais un pas de plus vers l’amélioration. »
Si ces conseils t’ont été utiles et que tu penses que d’autres pourraient en bénéficier, n’hésite pas à les partager avec eux. Tu as des remarques ou des questions, envoie-les-moi. Tu peux également me contacter si tu as besoin de conseils.
Je t’invite à consulter les articles précédents de cette série qui sont complémentaires à celui-ci :
À l’attention des courageux parmi nous !
Chim’on Zyzek – Thérapeute émotionnel
0527145779 – simonzyzek@gmail.com