Les limites d’une pression économique sur Gaza

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Illustration : le colonel (réserve) Giora Eiland

Les limites d’une pression économique sur Gaza

L’ancien chef du Conseil national de sécurité israélien, le colonel (réserve) Giora Eiland, a récemment proposé une stratégie novatrice pour traiter la situation dans le nord de la bande de Gaza, en se concentrant sur une pression économique plutôt que militaire. Lors d’une interview avec 103FM, il a expliqué que l’idée dominante selon laquelle seule la force militaire pourrait contraindre le Hamas à libérer les otages ou conduire à une victoire ne correspondait pas à la réalité. Eiland défend, depuis neuf mois, un plan qui préconise de couper l’approvisionnement en nourriture, eau et carburant dans cette région, tout en permettant aux civils de se déplacer vers le sud.

Le cœur du plan repose sur deux piliers : la création d’une alternative gouvernementale à Gaza et la mise en place d’une véritable pression économique. Eiland rappelle qu’un précédent accord sur les enlèvements a montré l’efficacité de la pression économique. En augmentant le nombre de camions de ravitaillement entrant à Gaza, de deux à deux cents par jour, Israël avait réussi à amener le Hamas à la table des négociations. Le plan actuel vise à répéter cette approche, mais en sens inverse, en réduisant l’approvisionnement dans le nord de Gaza, où le Hamas conserve une forte emprise.

Selon Eiland, le nord de Gaza, considéré comme la « capitale » du Hamas, abrite des milliers de militants civils et militaires qui orchestrent les activités du groupe depuis cette zone. En la « privant » de ressources, il espère affaiblir le Hamas tout en minimisant les risques pour les soldats israéliens.

Bien qu’il admette que neuf mois ont été perdus sans appliquer ce plan, Eiland est convaincu qu’une telle stratégie pourrait encore s’avérer efficace pour obtenir un contrôle sur la région et affaiblir considérablement le Hamas. En conclusion, cette approche met en avant l’idée que, pour faire plier le Hamas, il est crucial d’exercer une pression économique stratégique, combinée à une alternative politique viable, plutôt qu’une simple réponse militaire.

Il semble cependant que cette théorie soit difficilement applicable, car le Hamas utilise sa population comme bouclier humain pour assurer sa propre survie. Si les approvisionnements venaient à diminuer, c’est la population civile qui en souffrirait, tandis que le Hamas s’assurerait d’être servi en premier. Une telle situation provoquerait inévitablement des accusations de famine, ce qui entraînerait une pression internationale accrue sur Israël. Face à ces critiques et à la détérioration des conditions humanitaires, Israël pourrait être contraint de reprendre les livraisons à Gaza, rendant ainsi cette stratégie difficile à maintenir sur le long terme.

Jforum.fr

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