Les Juifs perdent espoir en un avenir en France

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Suite à l’attaque contre la synagogue de La Grande-Motte, la communauté juive de France se retrouve plongée dans une profonde inquiétude, marquée par la montée de l’antisémitisme dans un climat politique de plus en plus troublé. Michel Cohen Tenoudji, vice-président du Consistoire central de France et président du Consistoire de Marseille, a exprimé au Jerusalem Post ses préoccupations quant à l’avenir des Juifs en France ainsi qu’à celui de la République française elle-même.

L’incendie criminel du 24 août, qui a ravagé la synagogue Beth Ya’acov dans le sud du pays, a bouleversé la communauté. Cet acte, perpétré par un homme de 33 ans, a non seulement blessé un policier, mais a aussi ravivé les craintes d’une recrudescence de l’antisémitisme. Pour Cohen Tenoudji, cette situation conduit de nombreux Juifs à douter de leur avenir en France. Bien que la vie juive reste florissante, l’incertitude plane sur la durée de cette sérénité.

Les statistiques récentes du Service de protection de la communauté juive (SPCJ) montrent une augmentation alarmante de 1 000 % des incidents antisémites en 2023 par rapport à l’année précédente. Face à cette menace, la communauté juive française s’efforce de maintenir une vie sereine, tout en renforçant la sécurité autour des synagogues et en collaborant étroitement avec les forces de l’ordre. Le gouvernement français, de son côté, continue d’investir massivement pour assurer la protection de ses citoyens juifs.

Cependant, la situation politique en France est tout aussi préoccupante. L’impasse politique suite aux élections de juillet, marquées par l’émergence de la coalition de gauche du Nouveau Front populaire (NFP) et le rôle grandissant de La France insoumise (LFI) de Jean-Luc Mélenchon, inquiète particulièrement les Juifs français. Pour Cohen Tenoudji, l’antisionisme affiché par LFI n’est qu’une forme voilée d’antisémitisme, contribuant à un climat de plus en plus délétère.

Le vice-président du Consistoire a également souligné la nécessité de réguler le radicalisme sur les réseaux sociaux et de lutter contre l’antisémitisme croissant sur les campus universitaires. L’extrémisme islamique constitue une autre menace qui, selon lui, nourrit également l’antisémitisme en France. Cohen Tenoudji a rappelé que la lutte de la communauté juive dépasse la simple défense contre l’antisémitisme : elle s’inscrit aussi dans la protection des valeurs républicaines de la France.

Face à ces défis, certains membres de la communauté juive envisagent de quitter la France pour Israël. Cohen Tenoudji insiste cependant sur le fait que cette décision doit être motivée par un désir de vivre en Israël, et non par la peur. Un exode forcé des Juifs de France constituerait, selon lui, l’échec le plus cuisant pour la République.

Tout le monde sait d’où provient l’antisémitisme aujourd’hui. Face à plusieurs dizaines de millions de personnes issues de l’immigration, le poids de quelques centaines de milliers de Juifs en France est bien mince. Depuis des décennies, les causes et les conséquences de cet antisémitisme ont été clairement identifiées et dénoncées. Le gouvernement français protège les Juifs, certes, mais de manière minimale, sans jamais s’attaquer aux racines profondes du problème. Peut-être parce que cela semble impossible, ou plus probablement parce que ce n’est pas rentable politiquement. On observe d’ailleurs les domaines où l’État cède progressivement sous la pression. Déjà, il est presque impossible pour les enfants juifs de fréquenter les établissements publics. Demain, ce sera le tour des universités. Dans 10 ou 20 ans, lorsque cette génération d’étudiants pro-Hamas occupera des postes clés, quel sort sera réservé aux Juifs en France ? Si la tendance actuelle se poursuit, on imagine aisément qu’il deviendra très difficile de vivre en France en tant que Juif.

Jforum.fr

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