L’axe Philadelphie : des « autoroutes » y ont été ouvertes

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Yom Tov Samia dévoile les réalités du désengagement de l’axe Philadelphie

Lors d’un récent entretien avec Ben Caspit et Aryeh Eldad sur Radio 103FM, le général de division Yom Tov Samia (notre photo), ancien commandant du Commandement Sud, a offert un éclairage sur les conséquences du retrait israélien de l’axe Philadelphie en 2005. Ce corridor stratégique, reliant Gaza à l’Égypte, est devenu un sujet central dans les négociations actuelles sur la libération des otages détenus par le Hamas.

Samia, surnommé « l’homme de Philadelphie » pour son engagement passé, a rappelé la gravité de la situation en ces termes : « Depuis plus de dix mois, nous sommes en guerre, et 115 personnes, civiles et militaires, sont encore en captivité. Leur enlèvement constitue une tragédie nationale, et l’État d’Israël doit adopter des mesures exceptionnelles pour garantir leur retour. »

Le général a également souligné l’importance de l’axe Philadelphie pour la sécurité d’Israël. En 2005, à la veille du désengagement de Gaza, cette frontière avec l’Égypte était cruciale pour empêcher le renforcement du Hamas. Samia a expliqué que, bien qu’à l’époque, des tunnels existaient déjà sous l’axe, ils étaient principalement utilisés pour le passage de personnes. Depuis le retrait israélien, la situation a radicalement changé : « Dès que nous avons quitté Philadelphie, ces tunnels se sont transformés en véritables autoroutes pour la contrebande d’armes et de combattants. »

Il a exprimé sa frustration face à l’inaction prolongée d’Israël, notant qu’aucune mesure significative n’a été prise pour sécuriser cette zone au cours des 19 dernières années. « Maintenant, en réponse à l’enlèvement de nos concitoyens, devons-nous soudainement agir sur Philadelphie ? La réponse est non. Même en tant que partisan d’une droite israélienne forte, je reconnais qu’il y a des moments où il faut admettre que la situation est différente. »

Samia a conclu en critiquant l’approche actuelle, affirmant que la situation actuelle est intenable : « Nous ne pouvons plus continuer ainsi. Le 7 octobre a révélé l’échec total de nos dirigeants politiques et militaires. Pourquoi attendre encore un an ? La libération des otages est primordiale, mais il faut aussi se demander si rester sur l’axe Philadelphie améliorerait vraiment notre situation. »

Les propos de Samia mettent en lumière les dilemmes complexes auxquels Israël est confronté, entre la nécessité de sécuriser ses frontières et l’urgence de sauver des vies innocentes. La situation reste critique, et les décisions prises dans les jours à venir auront des conséquences durables pour la sécurité de la région.

Jforum.fr

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