Accord avec le Hamas: Biden prend son rêve pour une réalité

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Nouveau projet d’accord pour une trêve à Gaza, le Hamas rejette de «  nouvelles conditions » israéliennes.

  • Un accord n’a « jamais été aussi proche », a assuré le président américain, Joe Biden, qui s’est entretenu avec les dirigeants égyptien et qatari. C’est sa manière de faire pression sur les parties, quitte à mentir sur la réelle volonté des parties
  • Les médiateurs – Etats-Unis, Qatar et Egypte – ont annoncé la reprise des pourparlers la semaine prochaine au Caire, après la présentation vendredi à Doha d’une nouveau compromis en vue. C’est le fameux plan Biden qui ne convient à aucune des parties.

DOHA: Les Etats-Unis ont présenté vendredi une proposition remaniée d’accord pour un cessez-le-feu à Gaza, après deux jours de négociations à Doha, mais le Hamas a immédiatement rejeté de « nouvelles conditions » israéliennes, au moment où la pression diplomatique s’intensifie pour éviter une escalade militaire régionale.

Les médiateurs – Etats-Unis, Qatar et Egypte – ont annoncé la reprise des pourparlers la semaine prochaine au Caire, après la présentation vendredi à Doha d’une nouveau compromis en vue de la « mise en œuvre » d’un accord sur un cessez-le-feu.

Un accord n’a « jamais été aussi proche », a assuré le président américain, Joe Biden, qui s’est entretenu avec les dirigeants égyptien et qatari.

Le dirigeant a également appelé toutes les parties à ne pas « saper » les négociations. « Je pense que nous avons une chance », a insisté M. Biden devant des journalistes, se disant « optimiste ». Il espère surtout mettre à son bilan la fin de la guerre.

Son secrétaire d’Etat, Antony Blinken, doit s’envoler samedi pour Israël afin de chercher « à conclure un accord » sur la base de la nouvelle proposition, selon le département d’Etat.

Mais deux cadres du Hamas ont indiqué à l’AFP que le mouvement rejetait de « nouvelles conditions » d’Israël, une manière de rejeter l’échec sur Israël alors qu’ils sont à l’origine du refus.

Dans la bande de Gaza assiégée, la guerre déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre ne connaît pas de répit, et les violences se poursuivent en Judée Samarie où une contre-attaque meurtrière perpétrée par des israéliens a provoqué un tollé, alors que les attentats criminels menés par des arabes sont considérés comme normales, et que le président Yits’hak Herzog ose parler de pogrome.

Après plus de dix mois de conflit, les efforts diplomatiques visent aussi à prévenir une riposte de l’Iran et de ses alliés, dont le Hezbollah, à l’élimination, imputée à Israël, du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh le 31 juillet à Téhéran, et à la mort la veille du chef militaire du mouvement islamiste libanais dans une frappe israélienne près de Beyrouth.

Le Premier ministre israélien a appelé les médiateurs à « faire pression » sur le Hamas, le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi, prônant à l’inverse une « pression directe et efficace » sur Benjamin Netanyahou, lors d’un entretien téléphonique avec le Premier ministre qatari.

Recevant à Jérusalem ses homologues, le britannique David Lammy et le français Stéphane Séjourné, le chef de la diplomatie Israël Katz a affirmé attendre de ses alliés qu’ils « se joignent à Israël » pour « attaquer l’Iran » si Téhéran s’en prenait à son pays.

M. Séjourné a jugé « inconvenant de parler de riposte (…) même défensive » en plein effort diplomatique. Ce dernier arborait le ruban pour la libération des otages en Israël et ne l’avait plus en Jordanie.

L’Iran subira des conséquences « cataclysmiques » en cas d’attaque contre Israël, a pour sa part averti un haut responsable américain.

Les tunnels du Hezbollah ? 

Au Liban, le Hezbollah a diffusé une vidéo – dont l’AFP n’a pas pu vérifier l’authenticité – montrant ses membres se déplaçant dans de larges tunnels où des camions semblent transporter d’imposants missiles. Sur une image, un lanceur de missiles est dirigé vers le ciel via une trappe.

A Doha, le Hamas ne participait pas aux négociations qui ont réuni avec les médiateurs les chefs des renseignements américain et israélien, mais en était tenu informé.

Parmi les « nouvelles conditions » israéliennes rejetées par le Hamas, un de ses responsables a cité le « maintien de troupes » israéliennes le long de la frontière de Gaza avec l’Egypte et « un droit de veto » sur la libération de certains prisonniers palestiniens.

Les discussions se basent sur un plan annoncé le 31 mai par Joe Biden, prévoyant dans une première phase une trêve de six semaines accompagnée d’un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza et de la libération d’otages israéliens en échange de celle de prisonniers palestiniens.

M. Netanyahou, a maintes fois affirmé vouloir poursuivre la guerre jusqu’à la destruction du Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et est considéré comme une organisation terroriste par son pays, les Etats-Unis et l’Union européenne.

A Gaza, « mort et destruction » 

L’attaque du Hamas du 7 octobre a entraîné la mort de 1.198 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP à partir de données officielles israéliennes. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 111 sont toujours retenues à Gaza, dont 39 déclarées mortes par l’armée.

L’offensive lancée en représailles par Israël à Gaza a fait au moins 40.005 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas, qui ne détaille pas le nombre des civils et des combattants tués.

Vendredi, des témoins ont rapporté des frappes israéliennes sur le territoire palestinien, où l’armée israélienne a indiqué avoir « éliminé des terroristes » et a lancé de nouveaux ordres d’évacuation.

Ces consignes, concernant des secteurs de Deir al-Balah (centre) et de Khan Younès (sud) ont provoqué la fuite de « milliers » de Gazaouis, contraints de « partir précipitamment, sans savoir où aller, au milieu de la mort et de la destruction », selon l’ONU.

A Khan Younès, l’AFPTV a vu des Palestiniens affluer à l’hôpital Nasser convoyant blessés ensanglantés et sacs mortuaires.

L’Autorité palestinienne, basée en Cisjordanie, a elle fait état d’un premier cas de polio, affectant un enfant de dix mois, à Gaza, alors que l’ONU réclame des « pauses humanitaires » pour vacciner les enfants.

Violences en Judée Samarie

Les violences flambent aussi en Judée Samarie.

Jeudi soir, des dizaines d’israéliens, dont l’un a été arrêté, ont incendié bâtiments et véhicules dans le village de Jit (nord), selon l’armée en représailles aux attaques arabes.

L’Autorité palestinienne a fait état d’un Palestinien tué par balles, dénonçant un « terrorisme d’Etat ».

« Ils étaient armés de couteaux, d’une mitraillette et d’un silencieux. Leur but était clair : brûler, tuer et détruire », a raconté à l’AFP Hassan Arman à Jit. Il faut rappeler que quelques jours plus tôt des arabes avaient tiré sur des israéliens, causant la mort d’une des victimes.

Le président israélien, Isaac Herzog, a « condamné » l’attaque, également vivement dénoncée à l’international. Sans connaitre les résultats de l’enquête, il s’est empressé de condamner des juifs qui s’opposent aux attaques et au terrorisme arabe dans cette région.

AFP & JFORUM.Fr

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