L’alliance régionale d’Israël, qui devrait se tenir à ses côtés lors de l’attaque iranienne
Environ quatre mois après que l’Iran a lancé pour la première fois de son histoire une attaque ouverte et délibérée contre Israël, les yeux de toute la région sont désormais tournés vers la réaction attendue de Téhéran suite à l’élimination d’Ismail Haniyeh sur son territoire et à celle de Fouad Shukar à Dahiya. N12 analyse l’alliance régionale et la coopération avec les pays arabes, qui devraient également être rétablies cette fois-ci.
Pour la première fois depuis près d’une décennie, le ministre jordanien des Affaires étrangères Ayman al-Safdi a effectué hier une visite inhabituelle à Téhéran, où il a rencontré le ministre iranien des Affaires étrangères par intérim, Ali Bakri Keni. Une rencontre de ce type entre les deux parties n’a pas eu lieu depuis 2015 et implique une tentative jordanienne de tirer les ficelles en coulisses pour empêcher une escalade régionale.
Le ministre jordanien des Affaires étrangères avec son homologue iranien à Téhéran (Photo : Reuters)
Une source politique jordanienne a déclaré aux médias arabes : « La visite d’A-Safadi à Téhéran vise à souligner la neutralité de l’espace aérien jordanien. Elle ne permettra pas que le ciel du royaume devienne une arène pour des opérations militaires et qu’il y aura un risque d’escalade pour leur sécurité. »
Malgré les critiques internes en Jordanie, à l’ombre de la guerre à Gaza, la nuit du 14 avril aux missiles et drones iraniens, elle a démontré un véritable partenariat stratégique du côté d’Israël. Selon des informations étrangères, des pilotes de l’armée de l’air jordanienne sont entrés en Jordanie et opéré sous le radar pour intercepter les drones qui étaient lancés et traversaient son territoire.
Arabie Saoudite et Émirats Arabes Unis
Selon des sources arabes, l’Arabie saoudite a également contribué à contrecarrer la menace iranienne en avril. Un responsable du palais saoudien a déclaré aujourd’hui (lundi) à N12 que « l’Iran coordonne cela avec les pays voisins, dont l’Arabie saoudite et la Jordanie, et ses missiles ne devraient pas entrer dans notre espace aérien. Nous avons dit dans le passé que l’Arabie saoudite intercepterait tout missile pénétrant dans son espace aérien et les Iraniens l’ont compris, si cela se produit, nous l’empêcherons certainement, comme cela s’est produit en avril. »
Il a été rapporté dans le Wall Street Journal après l’attaque que l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis partageaient des renseignements importants et centraux avec les États-Unis, ce qui a été très utile pour contrecarrer l’attaque de missiles et de drones iraniens contre Israël. Il a été noté que les deux pays du Golfe s’efforçaient de préserver leurs intérêts dans le cadre de la lutte entre l’axe iranien et l’axe occidental dans la région : d’une part, ils entretiennent de bonnes relations avec Washington, et d’autre part. D’un autre côté, ils se gardent bien de contrarier Téhéran.
Egypte
Avant l’attaque attendue, les médias arabes ont rapporté que des pourparlers avaient également eu lieu entre l’Égypte et l’Iran aux niveaux diplomatique et sécuritaire – au cours desquels des messages ont été transmis, notamment des avertissements américains visant à fixer des limites à la réponse iranienne à l’élimination d’Ismail Haniyeh à Téhéran et celle de Fouad Shukar à Dahiya à Beyrouth.
Il a été noté que les Américains ont mis en garde l’Iran contre toute attaque de hauts responsables ou diplomates israéliens dans l’un des pays de la région ou contre des cibles civiles ou commerciales en Israël, directement depuis son territoire ou par l’intermédiaire de ses alliés dans la région.
Entre-temps, le journal qatari Al-Arabi Al-Jadid a rapporté ce matin que l’Égypte avait informé l’Iran et Israël qu’elle ne participerait pas à « l’escalade » et qu’elle continuerait à œuvrer pour réduire les tensions dans la région. Il a été rapporté que le Caire aurait informé Téhéran qu’il était obligé de fermer son espace aérien face à toute menace, mais a précisé qu’il ne s’agissait pas d’un comportement hostile à l’égard de l’Iran, mais plutôt de la sauvegarde des intérêts et de la souveraineté de l’Égypte.
Les pressions exercées sur l’Iran pour qu’il modère sa réponse
Le Wall Street Journal a rapporté hier que l’Iran avait rejeté les efforts considérables déployés par les États-Unis et les diplomates du monde arabe pour modérer leur réponse à l’élimination de Haniyeh à Téhéran. Lors des négociations tenues par les dirigeants iraniens, ils ont déclaré : « Nous ne le faisons pas ». Je m’en fiche si notre réponse provoque la guerre.
JForum.fr avec N12