Les nouveaux juges en Israël : victoire !

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L'immeuble de la Cour suprême

C’est ce que s’est écriée la Ministre de la Défense, ou, si l’on préfère, l’amorce d’une « révolution anti-législative » (Haaretz, bien entendu), face à la nomination de plusieurs nouveaux juges de la cour suprême d’Israël.

Il s’agissait de désigner 4 nouveaux juges, et une très grande lutte s’est engagée à cet égard : deux groupes sont en présence, le premier, celui qui émane de cette instance elle-même, et qui vise à conserver les prérogatives démesurées que son ancien président, Aharon Barak, lui a accordées ; l’autre école voit dans la situation actuelle une anomalie totale, un dépassement allant contre la démocratie et une dictature juridique à combattre à tout prix. L’acte actuel consistait à savoir qui seraient les prochains juges, en suite à la fin de carrière de 4 anciens : des juges émanant de la « clique » en place, et donc poursuivant ce que l’on nomme l' »activisme juridique » en court, ou des nouveaux membres, comme par hasard appartenant au groupe qui admet lui aussi que les limites sont depuis longtemps dépassées dans cette enceinte.

Deux femmes étaient aux prises dans cette arène : Mme Shaked, ministre de la Défense, et Mme Maor, présidente de la cour suprême, arrivée du reste à l’âge de la retraite. Mais le comité préposé à la désignation des nouveaux juges comporte plus de membres encore, entre autres, le ministre des Finances, Kakhalon – qui n’a cesse de déclarer qu’il tient à ce qu’on respecte la cour dans sa dynamique actuelle (il n’a pas tort : quiconque ne se plie pas prend le risque d’avoir très rapidement une enquête policière à son égard, ce qui s’est passé avec Pr Friedmann, l’ancien ministre de la Justice, qui voulait changer les données et qui a fait « par hasard » très rapidement l’objet d’une enquête – finalement n’arrivant à rien, si ce n’est au fait que Friedman a démissionné et n’a plus brigué un tel poste. Il avait compris…).

Le verdict : Yossef Erlon, responsable du tribunal civil de Beèr Chéva’, un Juif religieux, assez positionné à Droite, ainsi que David Minz, du tribunal de Jérusalem, habitant dans les territoires, lui aussi allant avec une kipa… Yaël Wilner, une femme elle aussi religieuse, dirigeant le tribunal régional de ‘Haïfa, ainsi qu’un juge arabe du nom de Georges Kra, juge originaire de Jaffa, né dans une famille arabe chrétienne, et spécialisé dans les cas de crimes.

Pour Haaretz, le message est clair : la Gauche a perdu aux élections, et a tenté de continuer à œuvrer via la justice locale – et elle vient de perdre cette seconde guerre. Dorénavant, la justice, toujours selon ce même journal, va accorder au gouvernement tout pouvoir pour jouer comme il l’entend, en particulier quand « il agit contre les droits des Palestiniens ». « On attend des nouveaux juges d’œuvrer pour contrer les droits des citoyens » entend cet organe de presse émanant de la Gauche…

Oui, mais, Messieurs, c’est cela la volonté du peuple. Si vous avez quelque chose contre cela, vous savez sans doute aussi bien que nous comment il faut s’y prendre dans un régime démocratique.

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