Autour de la table de Chabbath n° 442 Beha’alotekha
Ces divré Tora seront étudiés lirefoua cheléma d’Avraham ben Malka et du jeune Méir ben Boaz parmi les malades du Clall Israël
On est à peine sorti de la fête du Don de la Tora, et l’on va continuer à traiter du sujet.
En effet dans notre paracha, il est marqué qu’une partie des Bené Israël se sont plaint de la manne (le pain quotidien qui descendait chaque jour du Ciel !) et aussi, ils ont pleuré au sujet de leur famille (voir Bamidbar 11.10). Le Midrach explique qu’ils pleuraient suite à l’interdiction de revenir dans leurs tentes, dans la mesure où leurs femmes leurs étaient désormais interdites !
C’est qu’après le don de la Tora parmi tous les commandements que le Clall Israël a reçus du Ciel, il y a avait les interdits de contracter des mariages au sein de la même famille. C’est-à-dire qu’avant cela chacun pouvait se marier avec un proche, car le statut du peuple était comme celui du reste des nations. Donc il était permis par exemple de se marier avec sa tante. Mais à partir du don de la Tora ces unions seront désormais prohibées. Donc, dès le lendemain du don de la Thora une bonne partie du Clall se retrouve avec une femme devenue interdite. Cependant, une question se pose. Voilà que la Guemara Yevamoth 26 enseigne qu’au mont Sinaï le peuple juif à fait une conversion avec la Mila, l’aspersion du sang, le trempage au mikvé et aussi l’acceptation de la Tora et des Mitsvoth. Or un principe existe c’est qu’un converti a le même statut qu’un bébé qui vient de naître. C’est-à-dire qu’il perd toute filiation avec sa famille d’origine. Par conséquent, d’après le strict jugement de la Tora, un converti pourrait se marier avec quiconque de sa famille. Seulement les Sages l’ont interdit afin qu’on ne vienne pas à dire : « Avant, encore gentil, c’était interdit et aujourd’hui que tu es entré dans l’alliance d’Avraham cela devient permis ? » Cependant l’incidence de ce nouveau statut du converti reste multiple, comme par exemple les droits d’héritage, dans le cas où toute la famille se convertit, alors il n’y a plus d’héritier puisque les enfants sont considérés sans filiation (voir aussi Rambam Issouré Bia 14.11) Intéressant, non ?
Mais revenons à notre question : puisqu’il existe ce principe que les Bené Israël ont un statut de nouveau-né, donc pourquoi ont-ils pleuré ? Or les liens familiaux ont été abolis et donc c’était PERMIS de rester avec sa femme qui était précédemment sa tante. Cette question est celle de votre serviteur mais posée par le Maharal de Prague sur la paracha Vaygach (Gour Arié). Sa réponse est que si la conversion avait été entière, alors effectivement ils auraient eu un statut de nouveau-né mais au moment du don de la Tora il y a eu acceptation FORCÉE de la Tora. Comme le Talmud l’explique : Hachem a renversé sur le Clall Israël la montagne sainte pour qu’il accepte la Tora. Donc finalement les Bené Israël n’auront pas le statut de ‘bébé nouveau-né’ ! Et par conséquent les liens familiaux resteront après le don de la Tora et les interdits sépareront les familles. Une autre réponse est apportée au nom du rav C. Auerbach chlita. C’est que depuis nos patriarches, Avraham, Yits’hak et Ya’akov, le peuple juif était sorti de la globalité de l’humanité. Il ne faisait plus partie des Bené Noa’h. Donc la conversion du mont Sinaï c’était juste la fin d’un processus commencé quelques centaines d’années auparavant. Pour la communauté juive réunie au Sinaï, la conversion n’a pas été une coupure avec le passé, mais au contraire un lien plus grand encore avec la voie choisie par nos patriarches. Donc finalement cette conversion n’avait pas les capacités de donner le statut de nouveau né et donc les liens familiaux restaient les mêmes que ceux d’avant la conversion. Ce qui a entraîné que certains couples durent se séparer (si nos érudits ont d’autres réponses…).
Sur Myriam, dans la fin de la paracha est mentionné un fait très intéressant. Lors d’une discussion entre Myriam et Aharon, d’un seul coup Myriam est devenue lépreuse/metsorath. La raison rapportée c’est qu’elle critiquait l’attitude de son frère Moché pour s’être séparé de sa femme afin de recevoir la prophétie de Hachem. Miriam ainsi que son frère Aharon sont prophètes et malgré tout, ils n’ont pas eu besoin de se séparer de leur conjoint durant toutes les années du désert. Sur ce, la colère de Hachem est tombée sur Myriam et son corps a été couvert de lèpre. Car en fait elle ne savait pas que le niveau de prophétie de Moché était inégalé : à chaque moment la Parole divine Se dévoilait à Moché. Cela nécessitait qu’il soit pur en permanence. En tout cas, la lèpre de Miriam dura 7 jours durant lesquels TOUT le Clall Israël a dû attendre la guérison de la prophétesse. C’est-à-dire que 600.000 hommes, plus les femmes et enfants, les nuées de gloires, le Michkan sont restés en attente toutes ces journées en l’honneur de Myriam. Le Targoum Yonathan explique que la raison de tels honneurs c’est qu’il y avait bien longtemps, la petite Myriam alors enfant, avait attendu patiemment sur les berges du Nil de voir que son petit frère Moïse soit recueilli par la fille de Pharaon. Donc de la même manière qu’elle a attendu pour s’assurer du salut de son jeune frère, de la même manière TOUT le Clall l’attendra jusqu’à sa complète guérison. Mesure pour mesure.
Ce principe de « Mida kenégued mida » (mesure pour mesure) mérite notre attention. Car on le retrouve dans beaucoup d’autres domaines. En effet, dans la Michna de Sota, au sujet de la femme qui est soupçonnée d’adultère, on voit que lors de la vérification que l’on fait au Temple de Jérusalem, les Cohanim agissent exactement comme si elle était soupçonnée d’avoir fait la faute. Par exemple les Sages enseignent que de la même manière qu’elle s’est parée pour séduire, on la rendra laide (dans le Temple) De la même manière qu’elle a dénoué ses cheveux, les Cohanim lui retireront son foulard (devant TOUT le monde) pour lui faire honte, etc… C’est-à-dire que la Tora vient nous dire qu’au travers des exemples de Miriam ou de la Sota que Hachem Se comporte : « Mesure pour mesure » ! Dans le même domaine, le rav Felman zatsal rapporte le saint Hafets Haim qui avait l’habitude de dire que pour les fautes vis-à vis du Ciel, D’ attend que l’homme fasse Techouva. Il ne sera pas puni obligatoirement dans ce monde. Mais dans le domaine des fautes vis-à-vis de son prochain c’est différent, le Créateur agira mesure pour mesure. Parfois, c’est rapide, mais dans d’autres cas cela peut prendre plus de temps, mais la personne d’une manière générale recevra la monnaie de sa pièce dans ce monde-ci. Le Hafets Haim disait que dans sa jeunesse (il est né en 1838 et décédé en 1933), il y avait un homme de la communauté qui était connu pour dénoncer auprès des autorités ses frères, que D’ nous garde de pareilles actions. Une des fautes sur laquelle on PERD son monde futur, et on passible sur sa vie. Et la fin de cet homme fut terrible, car lors des insurrections des polonais contre les Russes, ce mécréant a été pris par une des factions, puis on lui COUPA la langue, et après l’avoir tué on suspendit son cadavre plusieurs années au vu et su de tout le monde ! Mesure pour mesure.
Mais attention, que nos lecteurs ne croient pas que toute la vie est réglée suivant le principe de mesure pour mesure. Il existe d’autres façons encore pour Hachem d’agir dans ce monde, comme par exemple les épreuves dans la vie ne sont pas forcément une punition par rapport à notre comportement. C’est quelquefois une manière de TESTER une personne pour savoir si elle est au niveau de ce qu’on attend d’elle du haut du Ciel, ou quelquefois, c’est pour réparer une vie antérieure (guilguoul). Dans tous les cas « mesure pour mesure » est un formidable moyen de renforcer notre confiance que l’on place en Hachem et dans Sa Tora ! De la manière dont on se tourne vers LUI, de la MÊME manière Il épanchera sa grande miséricorde sur nous : « Mida kenégued mida »
QUE LA DÉLIVRANCE de Hachem vienne en UN clin d’œil !
Quand les pitoth voltigent…
Cette semaine j’ai le plaisir de vous présenter ce véritable sippour qui s’est déroulé dernièrement en Terre promise. Il s’agit d’un jeune israélien, Yaïr Habadj ני de la ville de ‘Holon (dans le centre du pays). Depuis quelques années il s’occupe du transport et de la distribution de pitoth (petit pains ronds, spécialité israélienne) dans tout le pays. Tous les jours, Yaïr se lève de très bonne heure pour remplir son camion dans une grande boulangerie de la ville et commence la distribution dans de nombreux « supers » dans le pays scruté par les Yeux de Hachem depuis le début de l’année jusqu’à sa fin. Chaque jour, il délivre des dizaines de milliers de ces pains et en retour récupère les invendus de la veille. A son travail, ses responsables n’ont rien à faire avec toute cette récupération. Avec le temps, Yaïr a été contacté par un rav de Bené Braq, le rav Nouriel Yechayahou chlita qui lui suggéra de faire du ‘Hessed afin d’éviter ce grand gâchis. L’idée fut acceptée et une fois par semaine Yaïr accompagné du rav, dispatchait auprès de familles nécessiteuses et des Yechivoth tous ces petits pains. Avec le temps, la distribution des restes de la veille aura lieu tous les jours, en fin de journée. L’affaire prenait de l’ampleur puisque c’était au final des centaines de familles qui en profitaient quotidiennement et tout cela gratuitement.
Deux semaines avant le 7 octobre dernier (2023), Yaïr reçoit un coup de fil à 5 heures du matin de la part du rav : Yaïr était tout étonné : « Pourquoi tu m’appelles si tôt alors que je viens juste de me réveiller? ». Le rav répondit d’une voix tremblante : « Yaïr, je viens de faire un rêve très inquiétant. Dans mon rêve je te vois dans une grande forêt. Il y a de nombreuses personnes à la mine terrifiante qui courent après toi pour te tuer. Il y en a qui ont des épées d’autres des armes et tirent dans ta direction sans s’arrêter pour t’abattre. Et à ce moment survient le miracle : je vois qu’à chaque fois qu’ils envoient des balles, une Pitah, que tu as l’habitude de distribuer, vient s’interposer au feu meurtrier. D’autres balles voltigent, à chaque fois une pita arrête le tir. Encore des tirs, à nouveau un pain s’interpose. Entre temps je te vois dans le rêve et je te crie : « Yaïr, Yaïr sauve toi au plus vite ! C’est ainsi mon rêve se termine ». Au bout du fil Yaïr lui répond « c’est vrai que ton rêve est inquiétant mais avec l’aide de Hachem cela ira… »
Yaïr témoigne : « Deux semaines passèrent et je faisais partie de la fête de Nova dans la foret de Réïm à côté de Gaza (ndlr : Hachem Yichmor…). A 6 heures 15 du matin (du 7 oct.) on voit plein de missiles qui passent au-dessus de nos têtes. Les gens sont affolés, tout le monde court dans toutes les directions. Moi et mes amis avons cherché un abri de fortune. Mon ami Barak היד prend la fuite en direction d’un petit bosquet tandis que j’étais caché en face. Je criais qu’il vienne se réfugier avec moi mais il a préféré rester. Il trouvera la mort peu de temps après que les terroristes l’ait découvert. C’était pour moi et pour tous ceux qui étaient présent des instants terrifiants ; la peur nous saisissait. J’étais camouflé comme je pouvais, mais les rafales de mitraillettes canardaient dans tous les sens. Une balle a volé à un millimètre de ma jambe et a projeté des débris sur mon corps. Je savais que je risquais ma vie à chaque moment. J’ai décidé alors de fuir. Je sors de mon trou et je commence à courir avec d’autres. Un peu plus loin je vois un groupe de terroristes qui nous avaient repérés et qui tirent dans tous les sens. Je savais que c’était mes derniers moments à vivre : je ne savais pas s’il fallait que je me (re)cache ou que je coure ? C’est alors que je me suis souvenu du rêve du rav de Bené Brak d’il y a deux semaines. Son rêve retraçait exactement ce que je vivais : je cours dans la forêt, il y a des ennemis qui veulent me tuer. Dans mon cœur est né une grande espérance. Je pensais à toutes les pitoth que je distribue journellement aux familles et j »avais l’espoir que ces petits pains viennent arrêter les tirs de ces crapules. Je me suis rappelé que le rav, dans son rêve, me disait de fuir au plus vite. C’est pourquoi j’ai décidé de ne pas chercher à me camoufler et j’ai commencé mon pas de course alors que j’étais visible. Les terroristes grouillaient dans la forêt. Je courais tandis que les balles sifflaient à chaque instant autour de moi. Je continuais à courir de plus belle et j’ai ressenti une chose extraordinaire : le Ribono chel ‘Olam. J’ai prié et je lui ai demandé qu’Il me sauve.
J’ai continué à courir de toutes mes forces tandis que les balles volaient dans ma direction mais ne m’atteignaient pas et le miracle surviendra. J’ai couru durant 6 heures sans aucun arrêt pour arriver à un endroit sûr. Ma vie était sauvée ! » Yaïr conclut : Je sais sans l’ombre d’un doute, que c’est la générosité que j’ai fait tous les jours qui m’a sauvé !
Fin du véritable témoignage. (ndlr, j’ai personnellement appelé le rav Yechayahou de Bené Brak qui m’a informé que suite à ce grand miracle, Yaïr mets aujourd’hui les Tephillin tous les jours, est devenu Chomer Chabbat, il prends des cours de Tora et va se marier dans deux mois… Mazal Tov ! )
Je finirai par l’enseignement du Talmud Yéroushalmi Sanhédrin 50 :
« Rabbi Youdan Bar ‘Hanan bechem rav Barkaï : ‘Si vous voyez que le mérite de nos Patriarches et Matriarches faiblit, allez-vous occuper de ‘Hessed/générosité’…«
Chabbath Chalom et à la semaine prochaine, si D’ le veut.
David Gold Soffer tél : 00- 972. 55. 677 . 87 . 47 , e-mail:dbgo36@gmail.com
Une bénédiction à David Lelti et à son épouse (Villeurbanne) à l’occasion de la naissance de leur fille et une Berakha aux grands parents, Mazal Tov !