Par Freddy Eytan
Il a fallu plusieurs mois pour lancer cette opération spectaculaire. Comment à la lumière du jour, oser pénétrer au sein d’un « camp de réfugiés » surpeuplé, sauver dans un environnement hostile et surarmé des otages détenus par des terroristes ? Le dilemme est immense. La collecte du renseignement par la haute-technologie ne peuvent rassurer sans les informations précises et crédibles obtenues « en direct » par des agents sur le terrain. Le renseignement d’origine humaine (ROHUM) – utilisé par le Shin Beit – demeure essentielle, un atout considérable pour ce genre d’opération. Comment aussi opérer devant des boucliers humains et ramener les otages sains et saufs, éviter la mort de soldats et des victimes civils innocentes ?
Dans ce genre d’opération le risque est immense. L’entrainement permanent est nécessaire sur maquette. Toutes les options sont étudiées et les détails passent au peigne fin. Le chef d’état-major, les chefs du Mossad et du Shin Beit exposent les plans opérationnels devant le cabinet de guerre. Les questions sont nombreuses et les réponses affirmatives seront toujours prononcées avec un certain doute car personne ne peut garantir le succès. Plusieurs opérations de ce genre ont parfois échoué. Puis, au moment opportun, le Premier ministre donne le feu vert et prendra toutes les responsabilités…
La libération des otages n’est pas simplement un acte noble d’humanisme mais une preuve éloquente que ce peuple est fondé sur l’espérance et la joie de vivre et il est prêt à payer le prix fort. Contrairement aux fanatiques musulmans qui cultivent le culte de la mort, et dont la croyance aveugle en D’ justifie les attentats meurtriers et les massacres barbares comme un impératif religieux, la nation juive prie pour la paix entre les hommes et glorifie la vie. Au moment où les images des otages libérés ont apparu sur les écrans, d’autres reportages ont été diffusés sur les chaînes arabes avec des slogans de vengeance et des diatribes sanguinaires. Les médias internationaux ont focalisé sur les « bombardements israéliens contre des vieillards, femmes et enfants, sans abris, ni eau potable et nourriture. » Tandis que Mahmoud Abbas appelle la convocation du Conseil de sécurité pour condamner « le massacre ». Nous déplorons les victimes innocentes mais pourquoi l’opinion internationale refuse d’applaudir le courage de tous ceux qui avaient risqué leurs vies pour sauver des otages en détresse, comment ne pas répondre aux cris S.O.S ?
Hélas, la guerre contre le Hamas n’est pas encore achevée et la vie de nombreux otages sont toujours en danger de mort. Nous devrions poursuivre le combat par tous les moyens conventionnels mais ne jamais abandonner l’option diplomatique et la concertation avec les Etats-Unis, notre seul et unique allié aujourd’hui.
Devant l’escalade à la frontière libanaise et avant de prendre une décision fatale et de lancer une opération militaire contre le Hezbollah, nous devrions prendre sérieusement en considération les retombées d’une telle action, et en particulier les conséquences sur la sécurité et la défense de l’État juif. L’arrière du pays est plus que jamais vulnérable et forme un véritable premier front civil. Le champ de bataille s’est complètement transformé bien que la maîtrise de l’air demeure essentielle.
Pour l’heure, il est impossible de mener une guerre simultanée, au Nord et au Sud. La priorité demeure dans le sauvetage des otages et la bataille contre le Hamas. La « victoire totale » contre nos ennemis sera acquise grâce à l’audace et au courage de nos vaillants soldats, à la sagesse de nos leaders, et surtout à l’union, à la forte résilience de notre peuple.
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