Alors que s’est-il passé hier en France après les élections au Parlement européen ?

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Le contexte : les élections européennes d’hier ont affaibli le pouvoir de la gauche face aux partis de droite. D’une manière générale, tous les partis d’extrême gauche, du centre, des sociaux-démocrates et des « verts » ont perdu une bonne partie du pouvoir, tandis que la droite conservatrice et l’extrême droite ont gagné des dizaines de sièges.

Que s’est-il passé concrètement en France ?

La France envoie 81 délégués au Parlement européen. Juste derrière l’Allemagne (qui a également connu une révolution) qui envoie 96 délégués (il y a un total de 720 sièges au Parlement européen). Ce qui s’est passé, c’est que Macron, hier, après que les résultats du sondage pour les élections européennes aient été connus et après qu’il soit devenu évident que le représentant de son parti avait reçu une gifle retentissante de la part de l’électorat français (moins de la moitié des électeurs) sièges obtenus par le candidat de Marine Le Pen) – il a activé l’article 12 de la Constitution française après un court discours de réprimande de moins de 6 minutes – et la France ira aux élections législatives en deux tours – le premier le 30 juin et le second le 7 juillet.

Pour ceux qui ont besoin d’un résumé des chapitres précédents : Charles de Gaulle, un homme aux fortes tendances dictatoriales, a profité d’une situation de chaos politique en France en 1958 et a créé une nouvelle constitution française et la Cinquième République où le président français a presque pouvoirs illimités. Outre le tristement célèbre article 49.3, qui permet au président d’adopter des lois sans aucun vote du parlement, le président dispose également d’un immense pouvoir (le président des États-Unis, par exemple, n’a pas un tel pouvoir) : celui de dissoudre le Parlement.

Dans la plupart des républiques présidentielles ou semi-présidentielles, ce sont les chambres du parlement qui peuvent licencier un président en exercice, mais le président n’a pas le pouvoir de dissoudre le parlement. En France, c’est l’inverse. Il est très, très difficile d’évincer un président en exercice (il faut une majorité astronomique au Sénat et à l’Assemblée pour faire une telle chose), mais le président peut dissoudre le Parlement et convoquer des élections pour l’Assemblée très facilement. Il lui suffit de « consulter » le Premier ministre pour informer les chefs des principaux partis et de fixer une date pour les élections au moins 20 jours à compter de la déclaration et au plus 40 jours après. La seule condition importante est qu’il ne le fasse pas si au moins un an ne s’est pas écoulé depuis les précédentes élections législatives.

Ce serait la sixième fois qu’une telle situation se produit sous la Ve République.

Habituellement, le président français sortant fait ce coup lorsqu’il veut s’assurer que son parti aura la majorité au Parlement et sortir des situations de « cohabitation » – qui est la situation honteuse dans laquelle le président et le premier ministre ne sont pas issus du même parti. Cette astuce a réussi 4 fois (deux fois pour Charles de Gaulle – en 62 et 68 après la révolte étudiante), deux fois pour François Mitterrand (en 81 et 88) mais cette astuce a explosé au visage de Jacques Chirac lorsqu’il tentait en 1997 d’obtenir une majorité pour son parti conservateur et a plutôt obtenu les socialistes de Lionel Josephin qui ont mis tous les bâtons possibles dans chaque roue qui, d’une manière ou d’une autre, se précipitait dans ce sens). Depuis, tous les présidents ont gelé l’article 12, jusqu’à hier soir, où Macron a décidé de jouer aux dés.

Il faut retenir deux choses sur la France à propos des élections d’hier :
1. Seul un Français sur deux a pris la peine d’aller voter.
2. Le système électoral du Parlement européen est proportionnel (comme pour la Knesset) et le système électoral du Parlement français est à deux tours.

Et la différence entre les méthodes ici est très fondamentale.

Je vais vous expliquer brièvement le fonctionnement de la méthode pour que vous compreniez bien le pari de Macron : il existe 577 circonscriptions en France et chaque circonscription envoie un représentant au Parlement. Dans chaque circonscription, les élections se déroulent généralement en deux tours. Premier tour – tous les représentants des partis en lice pour la circonscription électorale se présentent, et si aucun d’entre eux n’obtient la majorité absolue (50% + 1 des voix) – les représentants des deux partis qui ont obtenu le plus de voix se présentent. Celui qui remporte le plus de voix au second tour est celui qui remporte un siège au Parlement. Il est généralement d’usage que les perdants du premier tour recommandent à ceux qui ont voté pour eux pour qui voter au second tour.

Alors sur quoi parie Macron ?

Ce que les partis français ont appris, c’est que s’ils vont au second tour contre Le Pen **aux élections présidentielles**, ils gagneront toujours. Cela fonctionne moins bien aux législatives (Marine Le Pen a remporté 110 sièges aux législatives de 2022).

Macron a actuellement deux choses qui jouent contre lui :
1. Le parti « reconditionné » de Le Pen parvient à toucher de nombreux nouveaux publics : les retraités, les jeunes et les « perdus ». Elle obtient également des voix dans des endroits où il lui était très difficile de pénétrer dans le passé. comme les grandes villes. De plus, son pouvoir ne fait qu’augmenter de manière constante et obstinée à chaque élection (que ce soit pour la présidence, le parlement, les autorités locales ou comme ici – le Parlement européen).
2. Le nombre total d’électeurs pour la multitude de partis de gauche français (l’antisémite Mélanchon, les différents socialistes et communistes) est supérieur au nombre total d’électeurs pour le parti de Macron.

Macron fait le pari que le pouvoir de Le Pen n’est pas encore assez grand pour que la plupart des Français lui préfèrent son parti et il parie aussi que dans les circonscriptions où il accèdera au second tour contre Le Pen – les partis de gauche, sans choix – recommande son parti afin de « resserrer les rangs contre les fascistes ». Il parie un autre pari : qu’il n’y aura pas « d’unification des rangs » à gauche et que la voix de la gauche (qui est effectivement très divisée) sera partagée entre les petits partis et la majorité absolue de ceux qui accèdent au second tour sera toujours le parti de Marine Le Pen contre le parti de Macron dans la plupart des circonscriptions.

A partir de cette situation, trois scénarios peuvent se produire. Seul le dernier d’entre eux constitue un bon scénario pour Macron :
1. Une masse critique de circonscriptions où il n’y a qu’un seul tour électoral parce qu’un des partis (généralement celui de Marine Le Pen) obtiendra la majorité absolue (50% + 1) ou bien il y a un second tour mais son parti n’est pas représenté dedans. C’est un scénario qui peut se produire surtout si soudainement, contrairement aux attentes, tous les partis de gauche s’unissent pour un représentant qui accède facilement au second tour aux dépens du parti de Macron.
2. Il y a un second tour dans la plupart des circonscriptions, au cours duquel Macron gagne contre Marine Le Pen, mais perd dans la plupart des circonscriptions parce que la gauche (qui méprise Macron avec une grande intensité) ne recommande tout simplement pas son parti et beaucoup ne prennent pas la peine de voter. .
3. Il y a un second tour dans la plupart des circonscriptions et tout se passe comme avant et la plupart des Français préféreront le parti de Macron à celui de Marine Le Pen.

Ce qui va se passer à mon sentiment est qu’il y avait suffisamment d’hirondelles annonçant l’arrivée du changement et du vernis à ongles.

Voilà un risque qui n’est visiblement pas calculé et un pari où la plupart des chances sont contre lui. D’autres vents soufflent en Europe et en vue – dans les pays où, eh bien, il n’y a pas de Macron – les partis de droite à la Le Pen se lèvent et les vrais résultats du Parlement européen transformeront un siège sur quatre en un siège d’extrême droite (de 8,7% en 2004 à environ 25% en 2024). Aussi, il suffit de voir les réactions de colère suite à la réception de Zelensky avec l’honneur des rois lors de la cérémonie du 80e anniversaire de l’invasion de la Normandie qui s’est tenue il y a seulement 4 jours (quand il n’y avait aucune présence d’un quelconque représentant russe à quelque niveau que ce soit – contrairement aux cérémonies passées) – pour comprendre à quel point la haine envers Macron est intense. Sur la populaire et historique Radio Monte-Carlo (qui penche fortement à droite), ils ont même qualifié Macron de « De Gaulle dans l’Express » et bien d’autres compliments – sur fond de cette décision généralement attribuée à Brigitte Macron ( » l’effet Sarah Netanyahou »).

Est-ce que Le Pen est bonne pour Israël ? Oui et non. Elle est « sioniste » dans la mesure où elle préfère que tous les Juifs vivent en Israël (et pas en France). Ceci ne lui provient pas de son amour envers Mordekhaï… Il faut garder en mémoire aussi le fait qu’elle est en relation avec Poutine (on reproche même que ce dernier aurait financé sa campagne électorale). Elle donnera toujours préférence aux intérêts de la Russie et de Poutine face aux nôtres.

En conclusion, il nous est très difficile de faire reposer nos espoirs sur elle.

Itaï Cellier (notre photo – trouvée sur internet)

2 Commentaires

  1. On peut très bien ne pas aimer MLP (elle m’indiffere) et se rendre compte qu’elle est républicaine malgré tout. Ce qui n’est pas le cas de Macron-Mélenchon. Petain et Laval.
    L’extrême-droite, la vraie (pas l’imaginaire) est arrivée au pouvoir en France en 1981. Mitterrand n’était pas l’ami de Bousquet pour rien. Ma mère en a pleuré. Depuis, tous les commentaires politiques ne sont que de la novlangue.

  2. Il faut garder en mémoirr que Macron est en relation avec les USA; l’UE et le Qatar et qu’il a toujours donné préférence à leurs intérêts face aux nôtres.

    Il faut également garder en mémoire que Macron est l’allié factuel de l’islamisme et de la FI _ qui est la branche française du Hamas.
    Les masques tombent à chaque parodie d’élection.

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