Guy Millière : « J’aimerais pouvoir dire le contraire, mais la France sombre »

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J’aimerais pouvoir tirer d’autres conclusions de la façon dont je vois la société française évoluer, mais, même en y mettant beaucoup de bonne volonté, je n’y parviens pas.

La lecture du livre dirigé par Georges Bensoussan, ne m’a rien appris, quand bien même je considère le livre comme une œuvre de salubrité indispensable : La France soumise.

La France d’aujourd’hui est effectivement soumise.

Elle est même au bord du chaos, et dans une situation de dislocation de tous ses repères.

Le système éducatif ne transmet plus des connaissances que de manière fragmentaire et mutilée.

La justice ne rend que rarement la justice et des procès politiques sont intentés de manière répétitive au nom de valeurs frelatées.

L’économie se disloque et, à côté de quelques grandes entreprises qui prospèrent encore, souvent grâce à des aides gouvernementales, des milliers d’entreprises plus petites croulent sous les charges.

Les zones de non-droit prolifèrent.

Le nombre de pauvres et de laissés pour compte ne cesse d’augmenter.

Le parti socialiste est désormais un parti agonisant, et le choix de Benoît Hamon pour l’incarner est le signal que la mort est pour bientôt

Parler de culture française implique de conjuguer au passé. Les églises sont vides, les Juifs s’en vont, l’islam vient régner peu à peu.

Les médias d’information déforment et désinforment et n’informent plus guère, à de rares exceptions près.

La pensée est en déroute. La politique se porte très mal.

À gauche, le parti socialiste est désormais un parti agonisant, et le choix de Benoît Hamon pour l’incarner est le signal que la mort est pour bientôt : choisir un candidat qui est une pâle copie de Jean-Luc Mélenchon, lui-même, pitoyable et inquiétante incarnation d’un gauchisme débile et destructeur, n’est pas un bon signe.

La « gauche modérée » va se reporter sur le produit manufacturé Emmanuel Macron, le candidat qui va en avant, pas en arrière, vers le jour et pas vers la nuit, et qui préfère le beau temps à la pluie : c’est tout au moins ce que j’ai retenu de son programme, qui pourrait tenir pour l’heure sur un quart de confetti usagé, et qu’on présente ici ou là comme un programme libéral dans un pays où la transformation des cerveaux en fromage blanc fait qu’on ne sait plus ce que c’est que le libéralisme.

Dès lors que François Fillon suscite autant d’enthousiasme qu’un maître de cérémonie des pompes funèbres au moment d’une crémation, et se trouve empêtré dans des problèmes d’emploi fictif et, dès lors qu’il s’est rapproché d’une bourgeoise bohème médiocre et sans idée appelée Nathalie Kosciusko-Morizet, Emmanuel Macron a toutes ses chances.

Marine Le Pen est, économiquement, aussi socialiste que Mélenchon et Hamon

Le second tour, dans trois mois, semble donc destiné à opposer Emmanuel Macron ou François Fillon à Marine Le Pen, qui perdra quasiment à coup sûr, car elle aura contre elle le front uni des « républicains », ce qui promet une continuation de la dislocation.

Marine Le Pen a les yeux rivés sur l’échéance suivante, 2022, mais au train où vont les choses, on peut se demander ce qui restera de la France en 2022.

Si, d’ici là, le programme de Marine Le Pen ne change pas, celle-ci pourra attirer l’électorat de la gauche, car elle est, économiquement, aussi socialiste que Mélenchon et Hamon.

Elle attirera un électorat nationaliste qui ne sera pas dérangé par un programme nationaliste et socialiste en lequel, pourtant, s’accolent deux mots qui, pris ensemble, devraient susciter de sinistres souvenirs.

Elle pourra même attirer un électorat musulman et parler à celui-ci d’une compatibilité entre l’islam et la France : c’est pour cela, je pense, qu’elle est allée jusqu’au Caire et s’y est montrée avec le grand imam d’al Azhar, qui l’a reçue.

Donald Trump, lui, l’a laissée en vain attendre l’autorisation de prendre l’ascenseur dans le rez-de-chaussée de la Trump Tower à New York, et pour cause : Marine Le Pen n’est pas Donald Trump.

Il n’y a pas de Donald Trump en France. Il n’y en aura pas, non.

Pour l’heure, si la civilisation occidentale peut être sauvée, le sauvetage viendra de celui qui est à la Maison-Blanche aujourd’hui. Il pourrait venir aussi au sein de l’Europe de ce qui se dessine aux Pays-Bas où Geert Wilders semble en mesure de l’emporter bientôt.

Mais tout comme il n’y a pas de Donald Trump en France, il n’y a pas non plus de Geert Wilders en France, hélas.

Tout au moins pas pour le moment…

© Guy Millière

Adapté d’un article publié dans les4verites.com

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