On n’a pas besoin d’avoir une longue mèche de cheveux pour réaliser de grandes choses…

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Autour de la table de Chabbath, n° 428 Paracha Pekoudé

Ces paroles de Tora seront étudiées le-ilouï Nichmat mon grand-père : Haïm ben Abraham (famille Kossman)   תנצב »ה le Jahrtzeit 9 Adar 2

Notre Paracha traite de l’édification du Michkan et de tous ses ustensiles. Seulement au début de notre section est mentionnée la partie comptable de l’affaire : tous les kilos d’or, d’argent et de bronze qui ont servis à son édification. Ce passage vient nous apprendre un principe important dans le judaïsme : on ne peut espérer servir Hachem si notre démarche vient par ailleurs spolier notre prochain ou les « Gentils » de la société… Faire une belle entourloupe afin de donner un gros chèque le jour de Kippour ou pire encore, soutenir l’étude désintéressée des Avrékhim qui se donnent à l’étude perd toute la valeur de la Mitsva. En effet, la Tora interdit ce genre de démarche. Pour preuve, cet inventaire (de la paracha), afin qu’on ne vienne pas dire que Moché s’est enrichi sur le dos de la communauté comme c’est monnaie courante dans de nombreuses sociétés (et on n’a pas besoin d’habiter au cœur du Congo Belge pour savoir que ces même pratiques sont en vigueur sous les cieux pluvieux du vieux continent). Le sujet est vaste, mais je suis certain que mes lecteurs le savent : dans le judaïsme authentique la fin ne justifie pas les moyens

La suite de la paracha enseigne que c’est Betsalel (arrière-petit-fils de Myriam, la sœur de Moché) qui sera le constructeur en chef du Michkan et façonnera les multiples ustensiles. Ce qui est intéressant à savoir c’est qu’à maintes reprises le verset dit : « Kaacher Tsiva Hachem ète Moché » / de la manière que Hachem l’a ordonné à Moché« . C’est-à-dire que cette grande œuvre a été validée à plusieurs reprises par Hachem : les différents objets saints ont été façonnés en parfaite adéquation avec la Mitsva. C’est aussi pour nous un autre enseignement à savoir que pour faire descendre la Kedoucha sur terre, il faut agir en accord avec l’ordre de D’.

Le Temple n’était pas l’œuvre d’un artiste des beaux-Arts qui un beau matin sous le coup de 11 heures s’est levé de son lit avec une longue frange de cheveux lui tombant en dessous des yeux encore remplis de sommeil avec une inspiration « du tonnerre » pour faire le nouvel opéra de Paris. Pas mal comme digression n’est-ce pas ?

Que nenni et surtout Lehavdil, excusez-moi pour la comparaison, tous les ustensiles avaient des mesures précises comme la Table, l’Armoire sainte, la Menora etc…

Cette précision nous rappelle un fait : c’est Hachem qui dicte les mesures de chaque objet. Et c’est similaire pour de nombreux autres objets de Mitsva comme les Tefilinnes qui doivent être absolument cubiques avec des lanières entièrement noires. Il n’y a pas de place au côté artistique de l’artisan (et votre serviteur le sait bien, car j’écris des Mezouzoth aujourd’hui de 12 cm Beth Yossef pour ceux qui en ont besoin). La forme des lettres ainsi que le texte n’ont pas évolué depuis trois millénaires). Et c’est uniquement de cette manière que l’on pourra faire descendre un peu de Kedoucha dans notre monde qui en a bien besoin.

Cette semaine la nouveauté/le ‘hidouch sera que l’expression « Kaacher tsiva Hachem ète Moché » est mentionnée dans notre paracha 18 fois (voir le commentaire du Ba’al Hatourim à la fin de notre section). Le Talmud Yeroushalmi (Berakhoth 33:) enseigne que c’est une allusion aux 18 bénédictions de notre prière quotidienne (notre ‘Amida est constitué de 18 bénédictions, et les Sages ont institué ensuite une 19ème). Cela vient nous apprendre le même principe que la Kedoucha/sainteté dépend étroitement de notre soumission à la Tora. Le fait de ne pas s’écarter de la transmission depuis le Sinaï est le gage que cette Kedoucha continuera à résider au sein de la communauté.

Et puisque nous sommes très proches de la fête de Pourim, je pense qu’il existe un lien entre notre paracha et l’histoire mouvementée de la Meguila d’Esther. A savoir qu’à Pourim les antisémites de l’époque ont voulu en finir avec le peuple juif. Seulement ce n’est que grâce à la ténacité de Mordechaï et d’Esther que le retournement du cours de l’histoire a pu se réaliser. C’est l’éminent Talmid ‘Hakham et Tsadik, Mordechaï, qui a pu déjouer les plans machiavéliques de Haman. Car en ne se prosternant pas devant l’idole que portait Haman à son cou, alors que le reste de la communauté avait fléchi devant la cruauté du premier ministre d’Iran. Mordechaï a montré une grande intransigeance (qui tirait sa source de la Tora) qui sera le vecteur du retournement de situation. Lorsque la communauté suit ses guides spirituels (les Rabbanim), Hachem prend en pitié Son peuple.

Pareillement de nos jours, nous espérons que Hachem prenne en Miséricorde son peuple de Tsion et délivre nos otages et fasse revenir dans leurs familles tous les soldats d’Israël sains et saufs par le mérite de notre Techouva (car Hachem ne fait pas de grands cadeaux si nous ne sommes pas au niveau).

Le sipour

Notre histoire remonte à près à 65 ans dans le Tel Aviv d’alors. Une famille très importante habitait à l’époque la grande métropole : la famille Felmann. Le père, c’était le rav Chmouel Felmann qui était rav d’une choule de Tel Aviv (son fils, jeune à l’époque, est devenu le grand rav Bentsion Felmann zatsal dont on vous rapporte assez fréquemment ses très intéressants ‘Hidouchim/nouveautés). Une fois, un des fidèles de la communauté vient voir le rav. Ce fidèle habite lui et sa nombreuse famille dans un appartement d’une seule pièce et demie ! Et du fait de la grande promiscuité, il a construit une pièce supplémentaire pour arriver au ‘palais’ de 2,5 pièces ! Seulement, certains dans le voisinage ne le voyaient pas d’un bon œil ! Ils ont même déposé une plainte à la mairie contre l’agrandissement. Le problème, c’est que la pièce n’a pas reçu l’aval de la mairie AVANT sa construction. Et puisque les services municipaux ont reçu des plaintes il était question d’ordonner sa destruction. Il faut savoir qu’en Erets, et encore de nos jours, on peut faire une extension de son appartement SI on reçoit l’accord du voisinage. Or la destruction de cette pièce était vécue comme une vraie catastrophe pour cette pauvre famille. Donc, en dernier ressort, notre père de famille se tourna vers le rav Chmouel Felmann pour qu’il l’aide à trouver une solution. En fait, la famille Felmann avait pour proche voisin le maire de Tel Aviv de l’époque M. Rabinovits.

Le rav Felmann entretenait un rapport très particulier avec Rabinovits. En fait le maire de la grande ville était un ancien élève de la fameuse Yechiva de Telz en Lithuanie (d’avant-guerre) comme l’était aussi le rav Felmann. Cependant, lorsque Rabinovits est arrivé dans le pays de l’Agence juive pour Israël, il s’est complètement détourné de la Tora et des Mitsvoth. Il vivait à Tel Aviv comme un Anglais peut vivre à Londres ou un Américain à New York le rêve sioniste s’était concrétisé. Cependant, comme il avait un passé de Yechiva-Ba’hour, élève des Yechivoth, il avait toujours un grand plaisir à discuter des passages très ardus du Talmud avec le rav Felmann.

Mieux encore, Rabinovits se souvenait de passages entiers par cœur du Ksoth et du Netivoth Hamichpat (pour les non-érudits, ce sont des livres très, très pointus traitant de passages du Talmud). Donc, connaissant la situation très difficile de cette famille, le rav Felmann se tourna vers le maire. Rabinovits qui répondit qu’il ne pouvait rien faire car la mairie avait reçu des plaintes du voisinage. La situation ne trouvait toujours pas d’issue jusqu’à que le FILS du rav, qui était le jeune Bentsion Felmann, rencontre un des fils de la famille en détresse. Il lui expliqua la situation, et le jeune fils du rav décida de tout faire pour les aider. Connaissant le maire, il décida de préparer un super exposé ‘haboura) de Tora comme un ancien ba’hour des Yechivoth lithuanienne peut aimer. Bentsion Felmann profita du jour saint du Chabbat pour rencontrer Rabinovits. En effet, le maire avait l’habitude bien ancrée d’aller se promener avec son… chien le jour saint du Chabbat. Et fréquemment, au détour de la choule, le maire s’entretenait de Tora avec le jeune Felmann. Cette fois, c’est Bentsion Felmann qui prit les devants en accostant le maire en lui disant tout son bel exposé talmudique. Après, le jeune Felmann prit son courage à deux mains et exposa la grande détresse où se trouvait cette pauvre famille du quartier et le supplia de faire quelque chose. Le maire dans un premier temps rétorqua qu’il n’y pouvait rien. Cependant, après réflexion, il dira : « Je suis d’accord de les aider, à condition que tu RAJOUTES un quart d’heure de Limoud (étude) Tora en plus dans ta journée. Et cette étude sera pour mon mérite. Le jeune Felmann finissait son étude quotidienne à minuit, cela signifiait qu’il devait finir dorénavant à 00h15. Le jeune réfléchit et dit : « D’accord, mais à condition que TOI AUSSI tu observes le Chabbat un quart d’heure dans la journée ».

Cette fois le maire refusa en expliquant qu’à tout moment de la journée il avait une cigarette aux lèvres… Puis il réfléchira et proposera : « Tous les jours je me lève à 6h30 du matin, même le Chabbat. Dorénavant je me lèverais à 6h45 le Chabbat et de cette manière je ne transgresserais pas le Shabbat UN QUART D’HEURE !’. Cette fois, c’est le jeune Felmann qui refusa et dit que la condition c’est 15 minutes Chabbat : de 9 h à 9h15 du matin! Le maire gardera le dernier le mot en disant d’accord, si tu étudies le soir un traité du Talmud que tu n’étudies pas durant la semaine. Le jeune accepta, il était prêt à étudier le traité ‘Bétsa’. Le maire dira que non. Il veut précisément que le jeune Felmann étudie le traité Chabbat, de la même manière que dorénavant il va GARDER un quart d’heure le Chabbat. Fin de la discussion houleuse. En conclusion la grande famille gardera son 2.5 pièces, et le maire gardera un quart d’heure de Chabbat. Et longtemps après, alors qu’il sera devenu le ministre du trésor, il racontera qu’il respecte 15 minutes du Chabbat. Fin du sippour véridique.

Et pour nous, qui grâce à D’ sommes très loin de ne respecter Chabbat que 15 minutes, on réfléchira sur le fait qu’un Juif, du fait qu’il a reçu dans sa jeunesse une éducation dans les Yechivot, reste chez lui une petite étincelle juive malgré les grands chamboulements de la vie, et que l’étude de la Tora conservera pour lui une valeur.

Chabbat Chalom et à la semaine prochaine, si D’ le veut.

David Gold Tél : 00972 55 677 84 47 e-mail : dbgo36@gmail.com

Une berakha à Dan Portugais et à son épouse (Raanana) dans le domaine de l’éducation et de la parnassa

Une bénédiction à Yaacov Hasson et à son épouse (Raanana) pour une bonne santé, la parnassa et une bonne étude de la Tora

Une bénédiction à Daniel Zana et son épouse (Paris) dans ce qu’ils entreprennent et une bonne éducation dans la Tora pour les enfants

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