« L’État d’Israël n’a jamais été confronté à des crimes ni à une enquête criminelle d’une telle ampleur »
Le Wall Street Journal publie ce dimanche une enquête approfondie sur les efforts déployés en Israël pour recueillir les preuves des crimes commis le 7 octobre, en vue du procès des terroristes et de leurs commanditaires. Le journal américain souligne qu’il s’agit de la plus grande entreprise judiciaire en Israël depuis le procès Eichmann, le nazi responsable de la mise en œuvre de la « Solution finale » avait été jugé puis condamné à mort à Jérusalem. Débuté en avril 1961, le procès avait duré huit mois et mobilisé des journalistes du monde entier.
« L’État d’Israël n’a jamais été confronté à des crimes ni à une enquête criminelle d’une telle ampleur. Ce sera l’un des procès les plus importants jamais organisés en Israël », a déclaré au quotidien Roy Sheindorf, ancien procureur général adjoint. Les enquêteurs se sont notamment lancés dans un travail minutieux afin de documenter les crimes sexuels perpétrés par les terroristes, alors que le Hamas continue de nier les faits. Une tâche particulièrement ardue pour trois raisons principales.
D’abord parce de nombreuses preuves des viols et agressions commis ont été perdues ou effacées dans les violents combats entre les hommes du Hamas et les soldats israéliens, le 7 octobre et les jours d’après. Ensuite, parce que les experts de l’institut médico-légal d’Abou Kabir se sont focalisés sur l’identification des corps et moins sur le détail de ce qu’ils avaient subi, et sont donc passés à côté de la collecte de preuves. Enfin, parce que de nombreuses victimes, traumatisées, ont mis plusieurs semaines, voire plusieurs mois, avant de témoigner de ce qu’elles avaient subi ou vu ce jour là. Et les témoignages continuent d’arriver. Ces derniers jours, trois femmes ayant été violées ont contacté le ministère de la Protection sociale pour témoigner.