Après avoir dénié à Israël, une démocratie pleine et entière, le droit de se défendre alors que 70% de sa population étaient réfugiés dans des pièces sécurisées, Mamad, ou dans des abris collectifs, Miklat, ou au pire dans des cages d’escaliers, les démocraties se rangent du côté de ceux qui veulent la libération « du peuple palestinien de la mer au Jourdain ». Déjà l’Union Européenne annonce des millions pour financer la reconstruction – des tunnels ? – et l’Iran appelle les pays arabes à se mobiliser contre l’entité sioniste.
En même temps, le Mont du Temple est déjà considéré par certains comme interdit aux Juifs, alors que des milliers de musulmans peuvent s’y rendre, le nombre de Juifs est limité à une vingtaine de personnes en même temps. Israël commence à faire protéger ses écoles comme ici les écoles juives. Les manifestations dans les capitales européennes fêtent le palestinisme aux couleurs de l’islamo-gauchisme, la mairie de St Denis peut se vanter de faire flotter sur sa mairie le drapeau palestinien, signe de ralliement de la chasse aux Juifs israéliens et non israéliens. Allah akbar, le cri de mort celui scandé par la foule lors de la manifestation contre l’islamophobie à quelques mètres du Bataclan, ultime provocation, ce cri utilisé pour égorger Samuel Paty devient le cri de ralliement de tous ceux qui rêvent d’un état palestinien de la mer au Jourdain. Les attaques contre les Juifs à New York ou Los Angeles, les appels aux viols de femmes juives à Londres confirment pour les aveugles qu’antisionisme et antisémitisme ne sont qu’une seule et même maladie grave, la maladie de la haine des Juifs.
En France, après l’absence de procès pour le tueur islamiste qui lui aussi hurla Allah akbar en fracassant Sarah Halimi avant de la défenestrer, après la relaxe de Zemor et ses appels au boycott d’Israël et son soi-disant apartheid, les manifestations se succèdent à un rythme jusque là inégalé à Paris et dans près de trente villes de province, avec le même désir : Palestine de la mer au Jourdain. Le Khaybar al Yahoud, mort aux Juifs, est implicite. Qu’est-ce que la lutte contre l’antisémitisme face à cette déferlante qui pousse à l’acte anti-juif, si ce n’est un habillage grossier.
Après une guerre exemplaire où Tsahal a retenu ses forces pour limiter les victimes civiles, prévenant les habitants de chaque immeuble en attendant l’évacuation complète avant de frapper, il semble que ceci a été une erreur fatale. Ce qui aurait dû apparaître comme une victoire a été perçu comme une faiblesse gigantesque, d’où les cris de victoire malgré les kilomètres de ruines. Les ennemis d’Israël ont compris qu’Israël, avec sa puissance de feu inégalée, son intelligence stratégique, était paralysé par quelque chose qu’ils ne peuvent comprendre : l’éthique, le souci de la vie humaine des civils. Israël s’est ridiculisé en épargnant des vies. En se rangeant aux côtés des assoiffés de sang juif, les médias, les islamo-gauchistes, les organisations internationales ont renoncé à ce qui rendait le monde vivable. Désormais, une deuxième Shoah est possible, le plus jamais ça est oublié enterré sous les décombres sans victimes civiles de Gaza.
Par Gougenheim E. JForum