Le Hezbollah est partagé quant aux conséquences des négociations qui se déroulent entre le Liban et Israël sous couvert de l’Onu et des Etats-Unis pour délimiter leur frontière maritime. D’un côté, l’organisation terroriste est pressée de voir le Liban exploiter les gisements de gaz situés dans ces zones et récolter une manne financière, mais de l’autre elle ne veut en aucun cas que ces discussions ne débouchent sur des négociations plus larges en vue d’une normalisation, comme le souhaitent Israël et les Etats-Unis.
Le général de brigade (rés.) Shimon Shapira, expert ès Hezbollah au Jerusalem Centre for Public Affairs (CAPE en français), indique que le Hezbollah, qui officiellement n’intervient pas ans ces pourparlers, a cependant « fixé les limites » au président libanais Michel Aoun. Dans un article paru dans le quotidien Al-Akhbar, l’un des porte-voix du Hezbollah, l’organisation terroriste met en garde Michel Aoun et lui demande de ne pas accéder à la demande du ministre israélien de l’Energie Dr. Youval Steinitz de poursuivre les négociations en vue d’une normalisation après que le contentieux maritime sera réglé, que ce soit au grand jour ou en coulisses.
Le journal libanais accuse les Etats-Unis et Israël d’avoir profité de la détresse économique du Liban pour le forcer à entrer en discussions en position de faiblesse à propos des frontières maritimes afin d’entraîner des concessions libanaises.
Shimon Shapira estime cependant que les chances d’une normalisation avec le Liban sont quasi-nulles tant que le Hezbollah maintiendra sa mainmise de terreur sur le pays.