Avec ses 440 000 habitants et ses 14 kilomètres de plage où l’on joue au Matkot (un jeu de raquettes en bois), Tel-Aviv est l’une des villes les plus festives de la planète. Mais ici comme ailleurs en Israël, du vendredi fin d’après-midi jusqu’au dimanche matin, les autobus restent au garage. Chabbath est un jour sacré et chômé. C’est ce que l’on appelle le « statu quo ». En 1948, le socialiste et laïc Ben Gourion avait fait une concession aux orthodoxes juifs pour qu’ils soutiennent la création de l’Etat d’Israël mais la mairie de Tel-Aviv a décidé d’en finir avec ce statu quo.
La municipalité veut désormais mettre en place des autobus le Chabbath dès l’année prochaine, avec deux à quatre passages par heure et faire en sorte que 85% des habitants soient désormais à moins de dix minutes d’un arrêt de bus. Plusieurs communes limitrophes veulent d’ailleurs participer à ce projet.
Permettre à tout le monde de rendre visite à ses proches
L’agglomération de Tel-Aviv regroupe près de 3,5 millions d’habitants. Les maires des communes concernées expliquent ainsi qu’il ne s’agit pas de mesures anti-religieuses mais sociales : une voiture ou un vélo électrique, cela coûte cher, il faut donc permettre à tout le monde de rendre visite à ses proches ou d’aller à la plage le Chabbath.
Or les plus religieux ne veulent pas entendre parler d’un tel projet. Le parti Shass veut déposer des lois interdisant les transports le Chabbath. David Temstet est son porte-parole. « D’abord il y a un fondement social très fort dans le Chabbath. Bien sûr que c’est un fondement religieux, ça fait partie des Dix Commandements qui sont écrits dans l’Ancien Testament et donc dans la Bible. C’est un jour qui était réservé à un retour sur soi, quitter un peu le monde matériel et les préoccupations du monde matériel, » explique le porte-parole. « Donc si on laisse une brèche s’ouvrir on risque d’avoir un jour qui va finalement devenir un jour travaillé. Et ça pour les partis religieux comme pour les partis sociaux, il en est hors de question, » soutient David Temstet.
Cette question des transports pourrait devenir un sujet politique majeur : s’il devient Premier ministre, le centriste Benny Gantz soutenu par la gauche veut des transports le samedi dans tout le pays.
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