Dix mois après le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem, la Hongrie a inauguré mardi 19 mars une représentation commerciale dotée du statut diplomatique dans la ville. C’est la première mission diplomatique européenne à s’y installer. Pour le gouvernement israélien, c’est un pas de plus vers la reconnaissance de Jérusalem comme capitale, une question au cœur du conflit israélo-palestinien.
Le chef de la diplomatie hongroise Peter Szijjarto a inauguré mardi à Jérusalem la nouvelle représentation commerciale de son pays, dotée du statut diplomatique.
Pour le gouvernement israélien, il s’agit d’un pas de plus de la part d’un pays d’Europe centrale vers la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël.
« Nous vivons un moment exaltant parce que c’est la première mission diplomatique européenne ouverte depuis des décennies à Jérusalem », a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, présent à la cérémonie et cité par ses services.
Jérusalem, au cœur du conflit israélo-palestinien
Trois diplomates hongrois seront affectés à cette mission, a-t-il dit. La Hongrie « conduit le mouvement en faveur d’un changement d’attitude en Europe vis-à-vis de Jérusalem », a-t-il souligné.
La mission, branche de l’ambassade toujours située à Tel-Aviv, se trouve à Jérusalem-Ouest.
Le statut de Jérusalem est l’une des questions les plus épineuses du conflit israélo-palestinien. Comme une grande partie de la communauté internationale, l’Union européenne estime que le statut définitif de Jérusalem doit être réglée par la négociation.
Saper l’unité de l’UE
Cependant, Benyamin Netanyahou fait une cour assidue à des gouvernements d’Europe centrale ouvertement critiques des politiques de l’UE.
L’objectif est de saper l’unité d’une UE critique de l’occupation et de la colonisation par Israël des territoires palestiniens, estiment des analystes.
Les Tchèques ont inauguré en novembre une représentation dénuée de statut diplomatique mais dans laquelle leur président Milos Zeman voit volontiers une étape supplémentaire, après la réouverture de leur consulat honoraire, vers le transfert à Jérusalem de l’ambassade tchèque.
Lors d’une visite en février à Jérusalem, le Premier ministre hongrois Viktor Orban avait informé Benyamin Netanyahou de la décision de son gouvernement d’y ouvrir une représentation commerciale dotée d’un statut diplomatique.
La rupture initiée par Donald Trump
Prague et Budapest s’étaient abstenues en décembre 2017 lors d’un vote devant l’Assemblée générale de l’ONU contre la reconnaissance par les États-Unis de Jérusalem comme capitale d’Israël.
Israël a conquis en 1967 puis annexé Jérusalem-Est, partie palestinienne de la ville. Israël proclame tout Jérusalem comme sa capitale indivisible. Les Palestiniens revendiquent Jérusalem-Est comme la capitale de l’État auquel ils aspirent.
Le président Donald Trump a rompu en décembre 2017 avec des décennies de consensus international en reconnaissant Jérusalem comme capitale d’Israël et en annonçant le transfert, réalisé en mai suivant, de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem.
Vers un transfert de l’ambassade ?
Le gouvernement israélien avait assuré que d’autres pays suivraient l’exemple. À ce jour, seul le Guatemala a transféré et maintenu son ambassade à Jérusalem.
« Il y a un terrain qui vous attend juste à côté de l’ambassade américaine », a souligné mardi Benyamin Netanyahou à son invité.
« Nous avons toujours défendu une approche juste et équilibrée de la part de la communauté internationale à l’égard d’Israël », a dit Peter Szijjarto.
Source www.ouest-france.fr