Rabbi Haïm Ben Attar est né en 1696 à Salé au Maroc, dans une famille riche originaire d’Espagne. La famille s’était alors séparée, une partie s’établit en Hollande et l’autre au Maroc (à Salé et à Fez ).
Il fit ses premiers pas dans l’étude auprès de son grand père, et lorsqu’il eut 9 ans, sa famille se fixa à Meknès pour faire du commerce, puis la famille revint à Salé où le grand oncle rabbi Moché était le Naguid de la communauté et aussi le conseiller du sultan Moulay Ismaël.
Rabbi Haïm épousa la fille de rabbi Moché, et libéré des tracas de la parnassa, il put se consacrer à l’étude de la Tora et à son enseignement. Il resserra les liens avec des amis d’enfance : rabbi Moché et rabbi Yehouda Berdugo.
En 1724, alors qu’il avait 28 ans, son beau père décéda et une partie de l’héritage lui revint de droit ; mais comme c’est souvent le cas, un grand conflit s’installa au sujet de la succession entre les héritiers ; vint s’ajouter à ce problème son incapacité à gérer ces biens. De plus un impôt spécial fut prélevé sur le reste de la fortune.
Déçu par son entourage et par tous ces tracas, il retourne à Salé avec sa famille auprès de son père. Il se consacre alors à la méditation et à la rédaction de ses ouvrages.
En 1738, il y eut une grande famine au Maroc ; toutes ces souffrances endurées, toutes ces déceptions lui firent germer à l’esprit et lui donnèrent la force de quitter le Maroc pour monter à Jérusalem.
Suivant le Gaon de Vilna, l’année 1740 du 6ème millénaire correspond à l’aube de la Gueoula. Rabbi Haïm Ben Attar disait à ce sujet que la Gueoula devait être précédée par une immigration massive vers Israël.
Il arrive en 1739 à Alger où il est reçu avec de grands honneurs par rabbi Itshak Chouraqui et rabbi Yehouda Ayache.
Ses livres firent alors une excellente impression sur les deux éminents rabbanim. Il arriva la même année à Livourne en Italie où il fut reçu avec de grands honneurs et il y publie son livre le Or ha’Haim sur la Tora.
Les rabbanim de Modène furent enthousiasmes par cette œuvre. “Cette fois, le soleil (R. Haim) du couchant (Magreb) a brillé sur la terre” dirent-ils.
Rabbi Haïm Ben Attar recueille des fonds pour créer en Israel une yrchiva “Knesset Israël”. Il forma une un groupe potentiel d’immigrants pour Israël.
Roch Hodech Av 1741, avec un groupe de 30 personnes et accompagné de rabbi Moché Franco, il quitte l’Italie pour Israël. Ils arrivent à Acco le 24 de Elloul et passent Kippour dans la grotte d’Elie sur le Carmel.
Au mois de Adar, ils quittèrent Acco pour Safed où on mit à sa disposition une maison qui servit à R. Yossef Karo et où séjourna rabbi Itshak Louria.
Au mois de Adar 2, il se rendit avec un de ses élèves à Tibériade rendre visite à rabbi Aboulafia qui essaya de le convaincre de s’installer à Tibériade. Mais il préféra s’installer à Jérusalem où il arrive en 1742 et où il crée sa Yechiva “Knesset Israël”.
Il forma plusieurs élèves dont le Hida qui raconte qu’à la sortie du Chabbath ils étudiaient jusqu’à l’aube. Rabbi Haïm Ben Attar divisait la nuit en quatre temps dans lesquels ils étudiaient la Michna, la Guemara, le Zohar et la Halakha.
Son livre “RICHON LETSION” publié à Jérusalem fut accueilli très favorablement par les rabbanim de Jerusalem : “Cet homme venu du Magreb possède sagesse, sciences et crainte de D’, il a l’apparence d’un mortel mais c’est un ange de l’armée céleste ”
Rabbi Haïm quitta ce monde le 15 Tamouz à l’âge de 47 ans. Ses élèves l’enterrèrent sur le Mont des Oliviers auprès de ses deux épouses.
Le Ba’al Chem Tov et le Or ha’Haim
Le Ba’al Chem Tov voulait rencontrer rabbi Haïm Benatar. Il voyagea jusqu’à Istanbul mais une violente tempête l’en empêcha. Le prophète Elie apparut au Ba’al Chem Tov et lui dit : “Si deux hommes de votre valeur se rencontrent dans la même génération, ils peuvent provoquer la Gueoula mais l’heure n’est pas encore venue”.
Le jour de la mort de rabbi Haïm Benatar, le Ba’al Chem Tov était assis avec ses disciples pour le repas chabbatique. subitement, il déclara: “La lumière (Or Ha’haim) du couchant (Magreb) vient de s’éteindre ». D’où le savait-il ? “Une grande kavana, m’a été révélée (lors de l’ablution des mains) celle-ci ne peut être révélée qu’à une seule personne par génération” répondit-il. “J’ai alors compris que rabbi Haïm n’était plus de ce monde”. De même, le jour où rabbi Haïm entra à Jerusalem, le Ba’al Chem Tov dit à ses élèves : “Le Machia’h vient de rentrer à Jérusalem!”.
Source hassidout.org