Autour de la table de CHABBATH n° 473 BO
Le mérite de cette étude sera pour la refoua cheléma de Efraïm ben Ra’hel parmi les malades du clal Israël
Makat Bekhoroth
Notre paracha clôture les 10 plaies d’Egypte. Les trois dernières sont : les sauterelles, les ténèbres et la mort des premiers nés. Au sujet de cette dernière plaie, le saint Or Ha’haïm (ch 11.5) explique qu’il fallait cette dernière catastrophe afin que l’Egypte libère le peuple d’Israël. Ce n’est pas uniquement la dureté de cette punition qui a entrainé le grand départ, mais c’est plus profond encore. En effet le Clall Israël s’appelle : « Mon fils, Mon ainé » c’est-à-dire que le peuple du livre a le privilège d’être considéré par D’ comme Son ainé. Or, explique le Or Ha’haïm, la sainteté du Clall Israël était retenue, captivée par les forces malfaisantes égyptiennes. Il ne s’agit pas uniquement de pauvres captifs comme c’est toujours le cas des otages à Gaza et qu’ils méritent rapidement d’être libérés et que tous nos ennemis disparaissent… mais cela se jouait sur un plan spirituel élevé. Pour comprendre le développement du Or Ha’haïm, il faut savoir que Hachem a créé notre monde bipolaire. Il existe les forces du bien et en parallèle celles du mal. On l’apprend d’un verset de Kohélet (ch 7.14) : « Le bon, le mauvais… Tout cela Hachem l’a placé l’un en face de l’autre« . Or la kedoucha du Clall Israël était emprisonnée en Egypte. Pour libérer ces saintetés il fallait frapper le mal à sa racine, c’étaient les premiers nés qui personnifiaient ce mauvais côté et empêchaient la libération. C’est pourquoi la dernière plaie était la mort des ainés (égyptiens) afin de faire sortir le peuple qui deviendra l »ainé de Hachem ». Car lorsque l’impureté égyptienne s’effondra, la kedoucha a pu sortir et servir librement Hachem ! Magnifique, non ?
Et ce fait historique (des 10 plaies) a une portée jusqu’à nos jours puisque dès lors nos ainés ont été sanctifiés. C’est pourquoi il existe la Mistva de rachat des premiers nés (Pidion Haben). Trente jours après la naissance, il faut payer au Cohen une somme d’argent, l’équivalent de cinq pièces d’argent, et en quelque sorte faire passer la kedoucha qui se trouve chez ce jeune bébé dans ces pièces (et les livrer au Cohen).
Les commentaires posent une question. Puisque nos Sages enseignent que lors de cette dernière plaie tous les ainés ont été frappés, soit provenant de la mère, soit du père. C’est à dire que dans la nuit du 15 Nissan, il y a près de 3200 années en arrière, dans chaque famille du Caire ou de Ramsès mourraient subitement à minuit plusieurs enfants. En effet il était connu que les mœurs de l’Egypte étaient très dépravées (plus encore qu’à feu Los Angeles…) et fréquemment une mère de famille avait des rapports hors mariage et donc dans une même fratrie il y avait plusieurs ainés (provenant de plusieurs aventures, soigneusement cachées, bien douteuses). D’après la logique, puisque les Bené Israël ont été épargnés du Glaive divin, tous nos ainés (du père ou de la mère) devraient être rachetés. Or par un fait exprès la Halakha (qui remonte à l’époque du Sinaï) stipule que c’est uniquement l’ainé de la mère qui est redevable de Pidion Haben. Comment comprendre cette logique, Monsieur le rabbin ? Et comme « Autour de la Table du Chabbath » a une grande considération de ses lecteurs, elle rajoutera une donnée intéressante. C’est qu’il existe deux Mistvoth qui sont liées avec l’aîné. Celle du Pidion Haben et celle de l’héritage. Pour la succession, c’est le premier né du père (et non de la mère) qui a droit à une double part. Il peut être le cadet de la mère (dans le cas où c’est un remariage) tandis que pour le père c’est son premier fils, c’est ce dernier qui aura droit à une part supplémentaire. Tandis que pour le Pidion Haben, il est exempt de la Mitsva car ce n’est pas le premier de la mère (voir Michna Bekhoroth ch.8.1)
Mais revenons à notre développement. Puisque toute la sainteté de nos premiers nés provient du fait qu’ils ont été sauvés (lors de la Makath Bekhoroth), pourquoi la Mitsva n’oblige pas de racheter tous les aînés (provenant aussi bien du père que de la mère) ?
Plusieurs réponses ont été données par nos Sages au travers des siècles de l’histoire juive (en comparaison avec l’histoire des sciences qui n’a véritablement démarrée qu’à partir du milieu des années 1800 et de la littérature et culture israélienne qui remonte à 100 ans… Intéressante comparaison, n’est-ce pas ?). Je retiendrai la réponse donnée par le Gaon, la lumière de la communauté à travers les générations : rabbi Akiva Eiger zatsal. Sa réponse (qui m’a été rapportée) répond aussi à une certaine difficulté du texte. Le verset enseigne que c’est Hachem qui est passé en Egypte : « Je suis sorti parmi l’Egypte… » (ch 11.4). Par ailleurs il est marqué que c’est l’ange destructeur qui a frappé (ch 12.23, voir le Targoum Yonathan sur le verset). Qui a véritablement puni les ainés égyptiens, Hachem ou un envoyé céleste ? La réponse du Gaon est double. Vis à vis des premiers nés provenant de la mère, comme ils étaient connus de tous, l’ange avait l’acuité suffisante pour les distinguer. Et pour se prémunir de son action (car lorsqu’agit de l’attribut de justice, même les Tsadikim peuvent être touchés). les Bné Israël ont badigeonné leurs linteaux du sang du Korban Pessa’h (l’agneau pascal) pour que l’ange distingue les maisons juives. L’envoyé n’est pas entré dans les maisons juives et n’a pas frappé les premiers nés (de la mère). Tandis que Hachem a aussi puni la terre égyptienne mais cette fois même les ainés provenant du père ont été touchés (chose que l’ange ne pouvait pas connaitre). C’est uniquement le Créateur de toute chair qui connait les secrets et sait la provenance de chaque semence qui peut discerner l’identité de chacun. Donc lorsque Hachem a frappé, il n’y avait pas de crainte que la communauté soit touchée. En conséquence les ainés (du père) n’ont pas été sanctifiés d’une manière particulière car ils n’ont pas été sauvés du glaive destructeur. Tandis que pour les ainés de la mère, ils ont été sauvés miraculeusement du « glaive » de l’ange de la mort (grâce à l’aspersion sur les linteaux). Donc ils ont été sanctifiés. Depuis lors ils méritent la Mitsva du rachat « Pidion Haben ». Magnifique !
Le sippour
Quand James Bond devient un Juif pratiquant.
Dans notre développement, nous avons parlé de la grande lumière (le 15 Nissan) et dans le même temps des grandes ténèbres (pour l’Egypte), on verra au travers de notre histoire véritable, à la James Bond, que dans la vie d’un homme il existe de grands trous noirs et aussi de la lumière. Il s’agit d’un Juif londonien, reb Mordechai, qui fréquentait une des synagogues de Golden Green à Londres. Un jour, il s’est aperçu de la présence d’un nouveau venu dans les différents offices de la synagogue. Avec le temps, Mordechai s’approcha de notre quidam pour lui demander s’il avait besoin d’une aide quelconque, d’un gite, etc… L’inconnu qui était d’origine israélienne déclina poliment l’offre. Seulement les jours passèrent et à nouveau Mordechai s’approchera de notre homme en lui proposant de faire une étude commune autour d’une page du Talmud (peut-être le Daf Hayomi… qui sait?). L’israélien accepta et les deux hommes s’assirent ensemble et commencèrent une étude soutenue après la prière. Plusieurs fois Mordechai demanda à l’inconnu plus de précision sur son identité mais la réponse restait évasive. Une fois, après une étude très sympathique, le quidam décida de casser la glace et de dévoiler son histoire assez impressionnante. (Pour des raisons évidentes je ne vous dévoilerai pas son identité véritable,…). Je suis né en Erets Israël dans une famille traditionnaliste. Après mon service miliaire que j’ai fini avec de superbes appréciations de mes supérieurs, on m’a contacté pour savoir si je voulais faire partie des services de renseignements… J’acceptais volontiers et je commençais alors des entrainements très éprouvants que je réussissais. Après cette première période, le Mossad israélien m’engagea dans des missions périlleuses aux quatre coins du monde. Mon travail était harassant et très dangereux mais je connaissais l’importance de mon action pour la sécurité du pays. Une fois, je fus envoyé avec un ami en Suisse à Zurich pour mettre hors d’état de nuire un dangereux terroriste qui avait plusieurs attentats à son actif. Ce grand bandit logeait dans la ville helvétique. Durant toute une semaine on a pisté notre homme. Ce dernier était très organisé. Tous les jours à 20 heures il sortait de chez lui, tournait sur sa gauche et descendait dans un garage pour prendre sa voiture. Mon ami et moi avions décidé de l’attaquer le lendemain vendredi soir à 20 heures précises au coin de la rue. La veille de l’opération en après-midi je me promenais dans les rues animées de Zurich. Quand soudainement un homme typiquement juif s’est présenté à moi en me lançant un très cordial : « Chalom Aleikhem, Reb Yehoudi d’Israël ! » Moi, qui était en pleine opération fit comme celui qui ne comprenait pas la langue sainte. Seulement celui qui m’accostait ne démordra pas et me répétera : « Chalom Aleikhem ! Comment vas-tu ? Etc… ». Son rapport très chaleureux fit effet. En fin de compte je lui répondis en ‘ivrit « Aleikhem Chalom ! » C’est alors qu’il me demanda où je passais le Chabbath et il m’invita chez lui pour le repas du soir (c’était l’hiver donc le Chabbath rentrait très tôt). J’ai accepté et j’ai suivi mon hôte jusqu’à sa maison. C’est alors que j’ai vu un spectacle inoubliable : toute une famille assise autour d’une splendide table du Chabbath (peut-être qu’ils lisaient notre feuillet « la table du Chabbath » version helvétique?). Le père disait à chacun de ses enfants : « Gout Chabess… Gout Chabess » et trônait en tête de table avec son épouse de l’autre côté. Les cinq enfants chantèrent de magnifiques chants, bref une atmosphère digne du monde futur… Le repas était particulièrement savoureux et j’écoutais attentivement les paroles de Tora qu’il me traduisit, etc… Tout d’un coup j’examinais l’horloge au-dessus de ma tête : il était 19h55 ! Je bondis de ma chaise comme si un serpent m’avait mordu et sortit à toute vitesse de la maison en direction du quartier où le terroriste devait se tenir. Je fis mon possible pour arriver au plus vite, mais la distance était grande, il me fallait 25 minutes de marche au pas de course ! Vers 20h15 j’arrivais dans les parages de l’immeuble ciblé mais j’ai vu que le quartier était quadrillé par la police helvétique qui était sur le qui-vive ! Puis je vis un spectacle terrible… mon ami Zal avec lequel je devais faire l’opération avait été abattu ! Que Hachem venge son sang ! En fait j’ai réalisé qu’il s’agissait d’un traquenard des terroristes. Ils se sont aperçus qu’ils étaient pistés toute cette semaine et avaient tendu un piège à notre équipe. Si j’avais été présent sans aucun doute j’aurais été abattu car il s’agissait d’un groupe de terroriste armé et déterminé à tout. La nouvelle m’attrista profondément… La perte de mon ami et surtout mon sauvetage miraculeux me fit prendre conscience que dans la vie il existe D’ Qui dirige le pas des gens vers la vie et aussi le contraire… Rapidement après cette action je demandai à mon supérieur de prendre congé du Mossad… Et finalement cela fait quelques années que je suis installé à Golden Green à Londres et me rapproche de la Tora et des Mistvoth. Mordechai était très pensif. Il demanda à son nouvel ami, à quoi ressemblait le salon de son hôte de Zurich, et où se trouvait l’horloge du salon. L’ancien du Mossad lui répondit immédiatement et finalement Mordechai lui dira : « Sache que parmi les 5 enfants qui étaient à table, je m’y trouvais aussi ! Car ma famille habitait Zurich et je me souviens parfaitement que mon père avait l’habitude d’inviter de nombreux étrangers à notre table du Chabbath… ». La boucle était bouclée : l’homme qui enseignait la Tora à notre inconnu était le propre fils de celui qui l’avait sauvé quelques dizaines d’années auparavant.
Coin Halakha (un peu compliqué) :
Nous avons appris les semaines précédentes qu’il est défendu de tirer profit d’un travail/Melakha faite par un non-juif pour les besoins d’un homme de la communauté. Par exemple s’il allume une lampe, pour mon utilisation, dans une pièce obscure, il est interdit d’en profiter. Si par contre, il y a une lumière déjà allumée dans la pièce, et le gentil ne vient que rajouter dans l’éclairage, puisque sans son action je pouvais déjà utiliser l’endroit (grâce à la première ampoule), le fait qu’il rajoute dans l’allumage ne m’interdit pas l’utilisation de l’endroit (cependant on verra qu’il faut lui montrer notre désaccord). Il existe deux restrictions à ce Din :
1- Dans tous les cas je n’ai pas le droit de lui demander explicitement d’allumer la lumière supplémentaire.
2- Lorsqu’il vient allumer (la lampe supplémentaire), je dois lui faire savoir mon désaccord. Car puisqu’il allume dans ma maison et pour moi, c’est un peu comme s’il était mon délégué (chalia’h) pour faire ce « travail » (Choul’han (Aroukh 276.4 d’après le Michna Beroura sq 36).
Chabbath Chalom et à la semaine prochaine, si D’ le veut.
David Gold
Tél : 00 972 55 677 87 47
E-mail : dbgo36@gmail.com
Une Tefila pour le Chalom du Clall Israël et la protection de toute la population juive et des forces de sécurité ainsi que le retour de nos captifs. Une bénédiction à tous les Rabanim, Avrékhim, bahouré Yechiva qui s’adonnent à l’étude de la Tora pour le bien-être de la population juive en Erets et de par le monde.