Les nouvelles capacités de la marine israélienne et les missiles de précision qui ont frappé la flotte syrienne
En 72 heures, durant lesquelles Tsahal a détruit la majorité des capacités stratégiques de l’armée syrienne, la marine israélienne a mené pour la première fois une attaque contre des navires ancrés dans leurs ports, utilisant une capacité relativement récente : le tir de dizaines de missiles précis depuis la mer vers la terre.
Le 10 décembre au soir, des navires de la marine israélienne ont navigué vers le nord et ont tiré des dizaines de missiles de précision sur des navires ennemis abandonnés dans les ports de Lattaquié et de Mina al-Bayda.
Objectif stratégique : des navires lance-missiles de types Osa et Komar équipés de missiles mer-mer « Styx » de fabrication soviétique, ayant une portée d’environ 90 km. Ont également été détruits des navires lance-missiles de type Tir II (IPS 18) d’origine iranienne, basés sur des modèles nord-coréens, ainsi que des missiles de croisière iraniens « Noor » ayant une portée allant jusqu’à 200 km.
« Nous étions plusieurs navires équipés de missiles et d’armement avancé », raconte le lieutenant-colonel Roï. « C’est une capacité que la marine a développée il y a quelques années et qui s’est révélée très efficace dans ce conflit, que ce soit à Gaza ou au Liban. La combinaison mer-terre a prouvé son efficacité dans cette guerre, en exigeant une précision, une détermination et une volonté de confrontation. »
Selon des sources étrangères, avant même le début des opérations terrestres dans la bande de Gaza, la marine israélienne avait utilisé des missiles Spike NLOS (Tamuz 5), produits par Rafael, adaptés à de nombreuses plateformes : navires, véhicules et hélicoptères.
Un défi stratégique : cette opération, première du genre, nécessitait une planification rigoureuse, car jamais auparavant la marine israélienne n’avait attaqué des navires ancrés dans des ports. « Le principal défi était de cibler précisément les navires pour les faire couler, sans causer de dommages non souhaités », explique le commandant.
Lors de l’attaque, des dizaines de missiles ont été lancés avec précision, détruisant les navires de la flotte syrienne. « Nous avons rapidement compris que nous avions atteint nos objectifs et accompli la mission avec succès », se remémore le lieutenant-colonel Roï. À leur retour au port, les équipages ont été accueillis en héros. « Même les vétérans de la marine nous ont félicités pour cet exploit inédit », ajoute-t-il.
Importance stratégique : les missiles détruits sur les navires syriens contenaient des dizaines de kilogrammes d’explosifs qui auraient pu menacer des navires civils ou militaires s’ils étaient tombés entre de mauvaises mains. « Nous avons éliminé une menace potentielle pour tous ceux qui naviguent vers Israël. Cette opération envoie également un message clair : où qu’il y ait en mer, nos navires peuvent agir avec une précision maximale. »
Les responsables de la marine ont rappelé la bataille navale historique de Lattaquié en 1973, où cinq navires syriens avaient été coulés, marquant la première utilisation de missiles mer-mer dans l’histoire. « J’ai grandi avec ces récits et me suis entraîné à combattre la flotte syrienne », raconte le lieutenant-colonel Roï. « Dans cette opération, nous avons coulé trois fois plus de navires qu’en 1973. »
Perspectives futures : après leur rôle dans des opérations à Gaza et au Liban, les navires de la 3e flottille restent mobilisés pour des missions de défense, notamment autour des plateformes gazières et en mer Rouge. « Nous restons en alerte, prêts pour d’autres missions, tout en restant humbles, car la réussite des prochaines opérations dépendra de notre apprentissage et de notre préparation continue. »
JFORUM.FR & N12