Autour de la table de Chabbath n°462 Vayéra
Sur la générosité (‘Hessed)
Notre paracha commence par un épisode qui parait de premier abord anecdotique mais qui aura de profondes conséquences. C’est l’arrivée au campement d’Avraham Avinou de trois anges qui avaient l’apparence de nomades et qui viennent annoncer la naissance de Yits’hak pour l’année à venir. Nous le savons, Avraham est alors âgé de 99 ans lorsque Hachem lui demande de faire la Brith-Mila (décrit à la fin de la paracha « Lekh-Lekha »). Avraham exécute l’ordre du Créateur avec grand empressement et circoncit aussi tous les gens de sa maison (ses serviteurs). Après cet épisode, Hachem lui rajoutera une lettre à son nom : la lettre ה et passera d' »Avram » à « AvraHam » qui veut dire : « Père de nombreuses nations » (Lekh-Lekha 17.5).
On apprend d’ici qu’il existe bien des fois où lorsque l’on retire à un individu un élément de sa vie, et cela peut faire mal, (à l’exemple de la Mila), il devient plus intègre et parfait.
Le début de la paracha se déroule trois jours après la Brith alors qu’Avraham est au summum de sa fatigue et de la douleur (après une telle opération nous aurions tendance à prendre un repos bien mérité dans un hôtel sur les bords de la Mer Morte… Mais Avraham n’est pas de la même trempe). Il n’y a qu’une seule volonté qui l’anime : multiplier dans le monde la croyance au D’ unique. C’est pourquoi il ouvre grand sa tente et invite des étrangers afin de faire connaître la vérité et la Emouna. Le Midrach est connu : après chaque repas offert gratuitement il demandait à l’idolâtre de bénir le D’ du ciel et de la terre. Or notre quidam, qui était élevé dans l’idolâtrie ou dans l’athéisme, n’était pas prêt à revenir sur ses positions. A ce moment Avraham le sommait : « Si tu ne fais pas la bénédiction (le Birkath) alors je te demande de payer tout le repas ». A ce moment l’homme acceptait de bénir Hachem (comme quoi les idolâtres/athées croient dans leur idéaux jusqu’au moment où l’on touche à leur porte-monnaie).
Arrivent donc au loin trois gens du désert (cette fois sans Kalachnikov, ni grenades, ce qui est rare de nos jours…) et Avraham court à leur rencontre pour les inviter à venir se reposer et souper sous sa tente (c’est la Mitsva de Hakhnassat Or’him, inviter les gens de passage) en leur proposant trois langues délicieuses de veau à la moutarde (d’ailleurs j’ai bien l’impression que c’est une spécialité ashkénaze…). Les étrangers acceptent et avant qu’ils n’entrent, Avraham leurs demande de se laver les pieds. A cette époque reculée les gens du désert servaient la terre et sa poussière, comme de nos jours ils existent des gens qui se prosternent devant des statues faites de bronze et d’or.
Le commentaire « Béer Mayim ‘Hayim » explique qu’il existe deux sortes de bienfaiteurs. Il y a ceux qui sont mus par un sentiment de miséricorde. Par exemple, lorsqu’ils voient le pauvre et l’indigent ils lui ouvrent largement leur porte-monnaie. Un second groupe, beaucoup plus restreint, ceux qui ont en eux la Mida (trait de caractère) de la générosité (cette valeur peut être héritée dans les familles ou est acquise au cours de la vie). Ce dernier groupe n’attend pas que le pauvre vienne frapper à sa porte mais chercheront à faire le bien auprès de leurs proches et de leurs connaissances (avant qu’ils ne demandent). L’aide peut être financière mais aussi physique (par exemple aider son copain lors de son déménagement) ou morale (avoir le bon mot pour remonter le moral d’un proche ou d’un ami, ce qui est aussi Mitsva).
J’ai entendu une anecdote qui s’est déroulée dernièrement en Erets. Il s’agit d’un malade qui avait urgemment besoin d’une transplantation d’un rein. Un donateur s’est déclaré prêt pour faire le don et la greffe eut lieu. L’opération et le rétablissement du malade se déroula de la meilleure manière. Après quelques mois l’ancien malade voulait absolument donner une grosse enveloppe au donateur en signe de reconnaissance. Seulement le donneur ne voulait pas la recevoir car il voulait faire la Mitsva (le don de son rein) sans aucune rétribution, uniquement pour Hachem. Le receveur insista, et au final le donateur alla voir rabbi ‘Haïm Kanievski zatsal pour lui demander son avis. Le rav lui dit : « Le rein que tu lui as donné n’est pas monnayable car sa vie était en jeu. Donc si tu acceptes le cadeau tu n’as pas à avoir de crainte de perdre cette Mitsva. De plus, tu gagnes une seconde Mitsva en acceptant l’enveloppe car l’ancien malade vit mal le fait qu’il ait reçu un si grand cadeau. Si tu acceptes l’enveloppe tu auras fait un 2ème ‘Hessed. Grâce à ton geste le receveur se sentira mieux et tu lui enlèveras un poids de son cœur ».
Fin de l’anecdote et cela nous apprend que de nos jours il existe encore des hommes qui font les choses sans aucune volonté de tirer profit et font la Mitsva (le ‘Hessed) pour Hachem et Sa Tora.
Et justement ce trait de ‘Hessed est une Mida que nous retrouvons au sein de la communauté puisqu’il existe une Guemara (Yevamoth 79.) qui enseigne qu’il existe trois signes qui permettent de distinguer si un quidam fait partie de la communauté : « Ils sont miséricordieux, modestes et pratiquent la générosité ». On retrouve donc que les efforts d’Avraham se retrouvent dans les gènes de la nation du Livre.
Dans la paracha, Hachem dit à Avraham (Vayéra 18.19) : « Et Avraham deviendra père d’une grande nation et donnera la bénédiction à toute l’humanité car il a enseigné aux gens de sa maison la voie de Hachem : faire la Tsédaka et la justice… ».
Notre Paracha nous apprend donc que le ‘Hessed est une base de notre nation et de l’humanité car ce monde a été créé par un élan de générosité pur de Hachem. En faisant du ‘Hessed auprès de nos proches et amis, nous allons Lui ressembler un tant soit peu.
Je suis obligé de vous rapporter une anecdote véritable que j’ai entendue la semaine dernière qui nous éclairera sur les miracles gigantesques que Hachem nous prodigue ces jours-ci. Un rav habitant la Galilée m’a raconté qu’à cause des missiles qui sont envoyés par le Hezbollah depuis le Liban, l’Etat oblige et subventionne les maisons qui sont proches de la frontière afin qu’elles soient munies d’abris (Mamad). Or ce rav a une nièce qui habite en Haute Galilée et qui n’a pas de Mamad. Donc elle a fait venir des ouvriers (arabes israéliens) pour lui bâtir cette pièce. Les ouvriers se sont mis à l’œuvre mais n’ont pas fini leur travail. La nièce leur demandera pourquoi ils s’absentent si fréquemment du travail ? Ils lui répondirent : « Quand il y a un missile qui s’abat dans un Moshav (village) du nord et lorsqu’il y a un Juif et un arabe à l’extérieur, c’est sur le non-juif que cela tombe… » (sic).
Fin de l’anecdote qui nous apprend que même les arabes israéliens comprennent qu’il s’agit de grands miracles qui se déroulent sous les cieux, depuis déjà une année, dans le pays où les Yeux de Hachem scrutent depuis le début de l’année jusqu’à la fin de l’année. Quand est-ce que les habitants de Tel Aviv voudront bien le comprendre ?
Notre sippour
Où est le secret de la pérennité juive ? On se souvient tous, du terrible attentat de Toulouse. Un tueur antisémite/islamiste avait tiré avec son arme sur un groupe à l’entrée de l’école juive de la ville et tua le jeune rav Jonathan Sandler et deux de ses jeunes enfants ainsi que la fille du rav directeur de l’établissement, de la famille Monsonégo (paix sur leurs âmes). L’émotion était très grande en France et partout dans le monde juif. Les autorités publiques voulaient pratiquer les autopsies sur les corps, mais des pressions se sont exercées afin de faire venir au plus vite les corps à leur dernière sépulture, en Terre sainte, à Jérusalem. Il est à souligner la remarquable force de caractère et de courage de la veuve du rav Sandler qui durant toute cette terrible période a continué à diffuser le message de renforcement dans la Tora et les Mitsvoth dans les communautés juives ! Donc rapidement les corps trouveront leur repos éternel en Erets Israël et une semaine après, un grand rassemblement eu lieu dans la Yechivath ‘Hazon Baroukh à Jérusalem pour finir les 7 jours de deuil. Là-bas s’étaient réunis près de 400 personnes parmi lesquels de nombreux Rabbanim, Avrékhim, hommes politiques français et israéliens, diplomates, etc… C’est le père du rav Sandler, ainsi que son beau-père, le Roch Yechiva de Or Baroukh, rav Mikhaél Tolédano chelita, le Roch Yechiva du rav Sandler ainsi que l’ambassadeur de France en Terre promise qui prirent la parole. Tous les orateurs soulignèrent le dévouement du rav Yonathan zatsal pour rapprocher ses frères de la Tora, ils dirent que son mérite est très grand d’être mort en sanctifiant le nom de Hachem car mort parce qu’il était juif. Après que tous les locuteurs finirent leurs discours, l’organisateur s’apprêtait à clôturer la cérémonie. Or, s’est déroulée une chose intéressante : un homme noir âgé s’est glissé auprès du speaker et lui dit un mot à l’oreille ! L’organisateur repris le micro et annonça qu’il y avait un invité de marque qui demandait à prendre la parole : c’était l’ambassadeur du Cameroun en Israël, le plus ancien ambassadeur du pays. Ce digne homme prit alors le micro et déclara avec émotion : « Tout le long du trajet depuis Tel Aviv jusqu’à Jérusalem, je pensais : « C’est sûr que je vais trouver une foule pleine de colère contre le gouvernement français qui ne fait rien contre ses extrémistes et certainement que les orateurs attiseront la haine et appelleront à la vengeance… « . Or quand je suis entré, j’ai vu un public sagement assis dans cette belle salle. J’ai pensé alors que les orateurs allaient commencer à distiller leur venin contre la France… Mais rien de tout cela. Les rabbins ont dit que des choses positives sur le souvenir des disparus. Je me suis dit : quel est le secret du peuple juif ? Je pense que la réponse est que c’est un peuple qui ne pense qu’au lendemain. Vous ne baissez pas les bras par rapport au passé mais vous allez de l’avant. Vous vous concentrez uniquement sur le futur, et ce qui est à faire. C’est votre SECRET et je vous envie pour cela ! » C’est ainsi que le vieil ambassadeur redescendit de la tribune et que se clôtura cette réunion par ce grand Kidouch Hachem.
En fait, la vraie force du Clall Israël, provient de la foi dans le Boré ‘Olam/le Maître du monde ! C’est cette confiance qui permet à l’homme de voir les choses de la vie (les petites difficultés) sous leur vrai angle.
Chabbath Chalom et à la semaine prochaine, si D’ le veut.
David Gold
Tél : 00972 55 677 87 47
E-mail : dbgo36@gmail.com
Toujours des Tefiloth pour la libération des otages parmi eux Liri Rivka bat Chira et la protection des soldats d’Israël depuis le nord jusqu’au sud et des populations civiles.
Une bénédiction à Samuel Cohen et à son épouse à l’occasion de la naissance de leur fils, qu’ils aient le mérite de le voir grandir dans la Tora, les Mitsvoth et les bonnes actions ainsi qu’une Berakha aux grands parents nos fidèles lecteurs Gérard (Yits’hak) Cohen et son épouse (Paris)
Nouveau, pour ceux qui veulent passer des magnifiques Chabbatoth ou des journées en pleine semaine dans un très beau domaine au sud de Tibériade (10 km), veuillez prendre contact au 052 767 24 63.