Yaël Lerer, ancienne porte-parole du parti Balad, se présente pour la deuxième fois à l’Assemblée nationale française, dans la 8ᵉ circonscription des Français de l’étranger. Candidate pour le Nouveau Front populaire, une alliance de gauche regroupant le Parti socialiste, La France insoumise et les Verts, Lerer a annoncé sa candidature sur sa page X. Elle sera accompagnée de son suppléant, Salam Ismail, un Franco-Palestinien né à Gaza.
En 2023, Yaël Lerer s’était déjà présentée aux législatives partielles sous l’étiquette NUPES, face à Meyer Habib et Deborah Abisror-De Lieme, représentante de la majorité. Lors de cette élection, elle avait obtenu 15,5 % des voix, se classant en troisième position. La 8ᵉ circonscription, qui comprend également des pays comme l’Italie, la Grèce et la Turquie, est traditionnellement dominée par les Français d’Israël, majoritairement engagés à droite.
Naturalisée Française en 2016, Yaël Lerer est une figure bien connue de la politique israélienne. En plus de son parcours politique, elle a fondé une maison d’édition, Andalus, dédiée à la traduction de la littérature arabe en hébreu, renforçant ainsi les ponts culturels entre les communautés.
Aymeric Caron, candidat à sa propre réélection à Paris et connu pour ses positions critiques envers Israël, a exprimé son soutien à Yaël Lerer sur son compte X : « Il faut envoyer Yaël Lerer à l’Assemblée nationale. Elle sera une voix formidable pour la paix. » Ce soutien souligne l’importance de sa candidature pour le Nouveau Front populaire, cherchant à amplifier les voix pro-paix et progressistes au sein de l’Assemblée nationale.
Yaël Lerer fait face à un défi de taille. La forte mobilisation dans les autres pays de la circonscription sera cruciale pour sa victoire, étant donné que les électeurs français en Israël tendent à soutenir des candidats de droite. Son succès dépendra donc largement de sa capacité à rassembler un large soutien au-delà des frontières israéliennes.
Yaël Lerer, en se portant candidate pour le Nouveau Front populaire, incarne une figure paradoxale de la politique française. Il est en effet surprenant de voir une Franco-Israélienne représenter une alliance de partis de gauche, incluant La France insoumise, souvent critiquée pour ses positions jugées antisémites et antisionistes. Ce paradoxe est accentué par le fait que Lerer elle-même est connue pour ses positions anti-sionistes et ses critiques envers l’État d’Israël.