Le secteur israélien de la construction souffrant d’une grave crise de main-d’œuvre depuis le conflit du 7 octobre avec le Hamas, quelque 10 000 travailleurs indiens vont arriver en Israël à partir de la semaine prochaine, ont indiqué mercredi des sources de l’industrie.
Ils arriveront par lots de 700 à 1 000 par semaine, a déclaré une source de l’Association des constructeurs israéliens (IBA) et le quota de main-d’œuvre étrangère pour l’industrie de la construction a été augmenté de 30 000 à 50 000 et que le gouvernement israélien a approuvé le mois dernier l’arrivée de 10 000 travailleurs en provenance de l’Inde.
Cette vague de recrutement pour des postes de menuisiers, de maçons ou encore de plâtriers et d’électriciens a débuté fin décembre et s’est poursuivie jusqu’au 30 janvier. Les candidats, qui doivent posséder des connaissances de base en anglais, sont également soumis à un test de compétences en conditions réelles. Environ 7 000 Indiens ont déjà été embauchés et l’Association des constructeurs d’Israël espère pouvoir commencer à les faire venir sous peu, au rythme de 1 000 par semaine. « La difficulté est que peu de vols commerciaux desservent actuellement Israël et il va falloir que nous trouvions une solution pour y remédier », indique Shay Pauzner, directeur général adjoint de l’Association des constructeurs d’Israël, qui aimerait recruter encore davantage en Inde. Plusieurs milliers d’ouvriers seront également engagés au Sri Lanka mais aussi en Ouzbékistan.
Le gouvernement indien, qui s’est rapproché d’Israël ces dernières années, avait assuré dès le mois de novembre 2023 qu’il ne s’agissait pas de remplacer les travailleurs palestiniens. Plusieurs syndicats de gauche indiens se sont néanmoins indignés du recrutement de leurs compatriotes par Israël.
New Delhi a assuré que l’Inde s’engageait à garantir la sécurité et la protection de ses travailleurs migrants et a fait valoir que le droit du travail en Israël était robuste. « Le gouvernement israélien a interrompu les constructions dans les zones dangereuses », abonde Shay Pauzner, affirmant que ces nouveaux travailleurs n’avaient rien à craindre pour leur sécurité.
L’Inde, qui se targue d’être la cinquième puissance économique mondiale devant le Royaume-Uni, est marquée par un chômage chronique. Des millions de personnes ne parviennent pas à trouver d’emploi stable à temps plein. Près de 22 % des salariés indiens sont des travailleurs occasionnels, dont le revenu mensuel moyen n’atteint même pas les 90 euros. Les jeunes, qui sont des millions à arriver chaque année sur le marché de l’emploi, souffrent particulièrement de ce fléau. Selon le rapport sur l’emploi de l’université Azim Premji, à Bangalore, le chômage touche 15 % des diplômes universitaires de tous les âges et environ 42 % des diplômes de moins de 25 ans.
De son côté, avec le dernier conflit entre Israël et le Hamas à Gaza, il y a un peu moins de quatre mois, l’interdiction d’entrée des travailleurs palestiniens et le départ de plusieurs milliers d’autres travailleurs étrangers, l’industrie israélienne de la construction est confrontée à une crise profonde et plusieurs projets en cours sont soit bloqués, soit retardés.
Source : Tribune India / Le Monde / Israël Valley