Illustration : trône de Charles III d’Espagne
« Exerce sur les Madianites la vengeance due aux enfants d’Israël ; après quoi tu seras réuni à tes pères » (Bamidbar/Nombres 31,2).
La mort de Moché dépend donc de cette entreprise belliqueuse. Moché aurait pu faire trainer l’affaire et retarder autant que faire se peut cette guerre afin de profiter d’encore quelques années de vie. Les raisons pour éviter un conflit de cet ordre ne manquent pas : l’armée n’est pas prête, nous manquons de budget, nous étudions actuellement les conclusions des guerres précédentes, etc.
Mais Moché, le fidèle berger, ne perd pas de temps et lance immédiatement les troupes pour accomplir l’ordre reçu de la part de Hachem, apprenant au peuple juif et au monde entier la manière dont un dirigeant doit se conduire.
Et de nos jours ? Actuellement les dirigeants feront tout, mais réellement tout ce qui est en leur pouvoir, pour rester encore un jour sur leur siège ! Le prix n’a pas d’importance. S’il s’agissait d’emprunter des voies acceptables, on n’aurait pas tant à redire. Mais le problème est que tous les moyens sont bons pour gagner encore un quart de mandat, ou pour obtenir encore un peu d’attention de la part des media afin de faire arriver ce pauvre candidat sous le feu des projecteurs publics.
Quel est le sujet actuel de dispute : qui va diriger la crise du corona. S’il y a quelqu’un de réellement capable de gérer cette situation grave, on ne lui permettra pas de s’en occuper, de peur que l’on dise après que cette personne est parvenue à gérer tout le chaos qui règne dans le pays. Nul ne se sent réellement concerné par la situation désastreuse dans laquelle le peuple est plongé. Il s’agit juste d’un jeu sur la scène politique, pour savoir qui se verra attribuer le crédit.
Entre temps, des centaines de milliers de gens restent sans entrées d’argent, des dizaines de milliers de personnes sont confinées, et des quartiers entiers (d’orthodoxes, bien entendu) sont bloqués. De quoi s’occupent les hommes politiques ? Soit d’obtenir des avantages pour eux-mêmes, soit de lancer des reproches à la tête de leurs collègues. L’un exige une voiture ministérielle avec accompagnement de gardes du corps, l’autre de jour et de nuit réfléchit à comment se sortir des complications dans lesquelles lui-même s’est laissé entrainer. La colère générale, en revanche, retombe sur les orthodoxes, la police les frappe, et l’on n’hésite pas à faire preuve d’antisémitisme pur envers les étudiants en Tora.
L’autre côté n’est pas non plus tellement saint. On organise des manifestations de foule (!) sans tenir compte des obligations de distanciation ou sans porter des masques, prétextant s’exprimer contre le gouvernement à cause de la situation financière des gens. En fait, tout leur but est de s’en prendre à Bibi. La situation économique ne les intéresse pas, parce qu’au grand jamais ils ne se sont souciés des soucis du peuple. Ce qui les intéresse est de faire changer le pouvoir à tout prix, et dans ce but ils font appel aux parties du peuple qui réellement sont dans la difficulté, afin de faire croire que « tout le peuple est contre le gouvernement ».
Un dirigeant réel ne pense pas à lui-même. Moché rabbénou, au lieu de faire trainer la guerre contre Midian, afin de gagner encore quelques années de vie, quelques temps de pouvoir, fait le choix de passer outre à ses honneurs et à ses intérêt, en faveur du peuple d’Israël. Peut-on trouver un tel dirigeant de nos jours ? Certainement pas ! Mille fois non, car tout le problème ici est de savoir qui va gagner plus. Qui se sent-il concerné par la situation des gens simples ? Personne. Et si une personne veut sincèrement faire quelque chose, on l’en empêchera. Le respect dû à Israël pour avoir gagner la première bataille contre le corona, au point que le monde entier s’est intéressé à ce qui se passait ici, a été remplacé par une zizanie totale et un manque absolu de solutions, dans lequel le gouvernement a plongé.
Il n’y a pas d’issue à une telle situation, si ce n’est de se tourner vers le Maitre du monde !
Pris de la publication de Chéveth A’him, Beth Shéan, parachath Matoth Massé 5780
